(Hyper)sensibles: et si votre assiette vous révélait ?

Je parle ici d’hypersensibilité, même si le terme peut être réducteur. Il donne l’impression qu’on est trop : trop sensible, trop émotive, trop fragile. En réalité, il s’agit surtout d’une sensibilité amplifiée, d’une perception plus fine du monde et des autres.

On pense souvent que cette sensibilité à fleur de peau se manifeste uniquement par des larmes faciles ou une forte émotivité. Mais en réalité, elle se niche partout : dans la peau qui frissonne face à certaines textures, dans le ventre qui se serre à la moindre tension, dans la tête qui mouline sans relâche… et dans l’assiette aussi.

La psychonutrition nous invite à faire le lien entre notre monde intérieur et notre comportement alimentaire. Et pour les personnes hypersensibles, ce lien est souvent intense, invisible… mais profondément révélateur.

1. Le sentiment de décalage et le besoin de se retirer du monde

Se sentir trop stimulée, trop envahie par les bruits, les gens, les obligations… peut entraîner un repli protecteur. Ce besoin d’espace peut aussi se traduire par une relation particulière à l’alimentation : manger en cachette, sauter des repas, avoir du mal à partager un repas convivial ou, au contraire, se réfugier dans la nourriture pour se couper de l’extérieur.

En psychonutrition, on vient écouter ce comportement sans jugement : que cherche-t-il à exprimer ? De quoi protège-t-il ? Derrière un “je grignote tout le temps” ou “je n’ai plus envie de manger”, il y a souvent un besoin fondamental non entendu.

2. Une empathie intense et une difficulté à poser ses limites

Les personnes hypersensibles ressentent ce que vivent les autres, parfois plus qu’elles ne ressentent leurs propres besoins. Elles peuvent manger pour faire plaisir, pour ne pas déranger, ou s’oublier complètement dans les dynamiques familiales ou sociales.

En psychonutrition, on travaille cette reconnexion à soi, à ses signaux internes (faim, satiété, mais aussi dégoût, plaisir, envie). Ce travail aide à réapprendre à dire non, à se choisir, à retrouver une forme de souveraineté corporelle et émotionnelle.

3. Une pensée bouillonnante et une difficulté à s’ancrer dans le corps

Les hypersensibles vivent beaucoup “dans la tête” : des idées, des souvenirs, des scénarios, des émotions qui tournent en boucle. Et souvent, le corps devient un simple véhicule que l’on oublie, malmène ou contrôle excessivement.

La psychonutrition vient ramener du corps dans l’expérience : ressentir le goût, la chaleur, la texture, la mastication. Elle invite à s’ancrer dans le présent à travers le repas, à retrouver le plaisir simple, à calmer le mental par le sensoriel. Pas besoin de pleine conscience parfaite : juste d’un peu de présence à soi.

4. Une sensibilité à l’injustice, une forte exigence… et de la culpabilité

Les hypersensibles ont un sens aigu de la justesse et peuvent vivre les remarques, les critiques, ou leurs propres “écarts alimentaires” comme des blessures profondes. La culpabilité peut s’installer très vite, et avec elle, un cycle de contrôle-restriction-compulsion.

La psychonutrition apprend à dénouer ce lien entre perfectionnisme, estime de soi et comportement alimentaire. Elle propose un espace de douceur pour sortir de la tyrannie intérieure, redonner du sens aux écarts, aux envies, aux émotions, et replacer l’humain au cœur de l’assiette.

La sensibilité amplifiée, loin d’être une faiblesse, est un mode de perception unique du monde. Mais pour celles qui la vivent, elle peut compliquer la relation à la nourriture, au corps, au regard des autres.

La psychonutrition, elle, n’impose pas un modèle : elle écoute, elle relie, elle éclaire. Elle aide à comprendre ce que l’alimentation raconte de notre vécu, de nos blessures, de nos besoins profonds. Et elle permet, pas à pas, de transformer cette sensibilité en une boussole précieuse pour se nourrir… de façon plus juste, plus vivante, plus alignée.

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Addiction au sucre : un signal, pas un problème

Dans ma pratique, l’addiction au sucre est celle que je rencontre le plus fréquemment. Pourtant, bien qu’elle soit souvent perçue comme un problème en soi, il est essentiel de comprendre qu’elle n’est en réalité qu’une solution (parfois inconsciente) que la personne a trouvée pour faire face à une difficulté plus profonde.

Le sucre, comme d’autres substances addictives (alcool, tabac, drogues, mais aussi écrans ou achats compulsifs), joue un rôle bien précis dans la régulation des émotions et du stress. Il active des circuits neurobiologiques impliqués dans le système de récompense, notamment la libération de dopamine.

Ce neurotransmetteur est associé au plaisir immédiat, à la motivation et à la réduction temporaire du stress ou de l’anxiété. Ainsi, la consommation de sucre n’est pas anodine : elle répond à un besoin profond, qu’il soit physiologique (fatigue, carences) ou psychologique (manque affectif, stress, angoisse, vide émotionnel).

Lorsqu’une personne décide d’arrêter brutalement une addiction sans adresser la cause sous-jacente, elle s’expose à un phénomène bien connu en psychologie : la substitution. 

En d’autres termes, elle remplacera l’addiction initiale par une autre, parfois plus insidieuse. C’est ainsi que l’arrêt brutal du sucre peut mener à une compensation par des compulsions alimentaires, une hyperactivité, une addiction au sport, ou même des comportements obsessionnels autour du contrôle alimentaire.

Les comportements addictifs ne sont jamais gratuits : ils permettent de masquer un inconfort intérieur ou une difficulté à gérer certaines émotions. De nombreuses études en neurosciences et en psychotraumatologie montrent que l’addiction est souvent liée à des expériences de stress chronique, de carences affectives précoces ou de traumatismes non résolus. Elle devient alors un mécanisme de survie. C’est pourquoi vouloir supprimer une addiction sans en comprendre la fonction revient à retirer une béquille à une personne sans lui avoir réappris à marcher.

La meilleure approche pour gérer une addiction, qu’elle soit au sucre ou à toute autre substance, est de travailler sur les besoins non satisfaits et les émotions sous-jacentes. Cela implique :

Un travail sur la régulation émotionnelle : apprendre à identifier et exprimer ses émotions de manière saine réduit le besoin de chercher un apaisement extérieur.

Une prise en charge du stress et de l’anxiété : techniques de respiration, méditation, thérapie cognitive et comportementale (TCC) ou encore ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement) peuvent être des outils puissants.

Un soutien nutritionnel : certains déséquilibres micronutritionnels sont connus pour accentuer les compulsions sucrées.

Un travail sur les croyances limitantes : beaucoup de personnes entretiennent des pensées négatives sur elles-mêmes qui alimentent l’addiction (ex. : “Je ne suis pas assez bien”, “Je n’ai pas de valeur sans ça”).

Une thérapie adaptée : lorsqu’un trauma ou une blessure psychique est à l’origine de l’addiction, il est essentiel d’aller à la source du problème plutôt que de combattre uniquement le comportement de surface.

Il est essentiel de comprendre que l’addiction, y compris celle au sucre, n’est pas un échec personnel, ni un manque de volonté. C’est une tentative (imparfaite, certes) de trouver du réconfort face à une souffrance interne. Se focaliser uniquement sur l’élimination de la substance est une erreur, car cela ne fait que déplacer le problème ailleurs. L’objectif ne doit pas être de “sevrer” sans accompagnement, mais d’apprendre à répondre autrement aux besoins que l’addiction tente maladroitement de combler. Une approche globale est la clé pour sortir durablement des comportements addictifs et retrouver un équilibre intérieur.

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Mars : le mois du tri, dans la maison comme dans l’assiette

Avec son énergie de renouveau, mars est une invitation à faire de la place, à alléger son quotidien et à se libérer de ce qui ne nous sert plus. Derrière chaque accumulation, qu’elle soit matérielle ou alimentaire, il y a souvent une charge mentale inconsciente. En psychologie, on sait que l’encombrement peut générer du stress et impacter notre capacité à prendre des décisions claires. Trier, c’est permettre à l’esprit de respirer, à l’intuition de s’exprimer et au corps de mieux fonctionner.

1. Désencombrer son espace pour alléger son mental

L’environnement dans lequel nous évoluons influence directement notre bien-être psychologique. Un espace saturé d’objets, de souvenirs ou de vêtements inutilisés crée une forme de surcharge cognitive qui empêche de se sentir pleinement disponible mentalement.

Les vêtements qui ne correspondent plus à ton image actuelle : En conservant des pièces que l’on ne porte plus, on s’accroche souvent à une version passée de soi-même. Se délester de ce qui n’est plus aligné avec qui l’on est aujourd’hui permet de mieux incarner son identité présente. Si tu veux te faire aider, je ne peux que te recommander Enza de Fifty et les filles

Les objets émotionnellement chargés : Un cadeau d’une relation terminée, des souvenirs d’une période compliquée… Ces objets portent une empreinte émotionnelle et peuvent inconsciemment maintenir une attache avec le passé. S’en séparer est un acte de libération.

Les papiers et documents accumulés : L’accumulation administrative alimente une impression de désordre mental. Un tri régulier permet de clarifier les pensées et de créer un sentiment de maîtrise sur son organisation.

Le frigo et les placards de cuisine : Un espace encombré favorise la consommation d’aliments par automatisme plutôt que par envie réelle. Réduire le superflu et privilégier des aliments sains et accessibles simplifie la prise de décision et favorise une alimentation plus intuitive.

2. Faire le tri dans son assiette pour retrouver une relation saine avec l’alimentation

L’alimentation est souvent le reflet de notre état émotionnel. Une assiette encombrée d’aliments transformés, de repas pris dans la précipitation ou de choix dictés par des injonctions externes peut être le signe d’un déséquilibre plus profond.

Les aliments ultra-transformés : Au-delà de leur impact sur la santé, ils entretiennent une relation désensibilisée à la nourriture. Leur composition hyper-palatable pousse à une consommation excessive sans véritable connexion aux sensations de faim et de satiété.

Les repas dictés par des automatismes plutôt que par l’écoute du corps : Manger par habitude, par ennui ou sous pression sociale (terminer son assiette, manger à heure fixe) brouille les signaux naturels du corps. Revenir à une alimentation basée sur le ressenti permet de retrouver un rapport plus apaisé à la nourriture.

Les aliments consommés par réflexe mais mal tolérés : Certaines intolérances légères passent inaperçues mais fatiguent l’organisme à long terme. Observer l’impact de certains aliments sur l’énergie, la digestion et l’humeur permet d’ajuster son alimentation avec plus de justesse.

Les sucres cachés et les excitants : Présents dans de nombreux produits industriels, ils maintiennent un état de dépendance et perturbent les mécanismes naturels de régulation énergétique et émotionnelle. Réduire progressivement leur présence permet d’éviter les fluctuations d’énergie et les fringales incontrôlées.

Les repas pris sans conscience : Manger sur le pouce, devant un écran ou en multitâche empêche de percevoir les signaux corporels et favorise la surconsommation. Transformer le repas en un moment de connexion avec soi-même permet de redonner du sens à l’acte alimentaire.

Un mois pour se réaligner avec ses besoins profonds.

Mars n’est pas un mois de restrictions ou de privations, mais plutôt un moment pour se poser les bonnes questions : 

qu’est-ce qui me nourrit réellement ?

Qu’est-ce qui me pèse ? 

Qu’est-ce qui a encore sa place dans ma vie ? 

En faisant du tri, on ne se débarrasse pas seulement d’objets ou d’aliments, on libère de l’espace mental et physique pour mieux accueillir ce qui nous fait du bien.

Un environnement plus épuré et une alimentation plus alignée avec ses besoins physiologiques et émotionnels permettent de retrouver une sensation de clarté et d’équilibre, essentielle pour avancer sereinement vers les mois à venir.

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