Oméga-3 : Pourquoi toutes les sources ne se valent pas

Les acides gras oméga-3 jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé cardiovasculaire, cérébrale et inflammatoire. 

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Toutefois, toutes les sources d’oméga-3 ne se valent pas. Bien qu’on les retrouve à la fois dans les aliments d’origine végétale et animale, ces deux types diffèrent sur le plan de leur structure chimique, de leur biodisponibilité, et de leur impact physiologique.

1. Les types d’oméga-3 : ALA, EPA, et DHA

Acide alpha-linolénique (ALA) : C’est la forme d’oméga-3 présente principalement dans les sources végétales telles que les graines de lin, de chia, et les noix.

Acide eicosapentaénoïque (EPA) et acide docosahexaénoïque (DHA) : Ces formes sont dérivées de sources animales telles que les poissons gras (saumon, maquereau, sardines) et les algues marines.

Bien que l’ALA soit un précurseur des EPA et DHA, il existe une différence significative entre ces formes en termes d’utilisation par le corps.

2. La conversion limitée de l’ALA en EPA et DHA

Le corps humain ne peut pas utiliser l’ALA directement pour les fonctions clés des oméga-3. Il doit être converti en EPA, puis en DHA, deux formes actives nécessaires pour leurs bienfaits anti-inflammatoires et neuroprotecteurs. Cette conversion est réalisée par des enzymes appelées désaturases et élongases, mais elle est notoirement inefficace.

• Le taux de conversion de l’ALA en EPA est estimé à 5-10 % chez l’adulte.

• Le taux de conversion en DHA est encore plus faible, se situant entre 0,5 et 4 %.

Plusieurs facteurs influencent cette conversion, notamment :

• La génétique : Certaines personnes, en raison de variantes génétiques, convertissent l’ALA de manière encore moins efficace.

• La présence d’autres acides gras : Les oméga-6 (abondants dans les huiles végétales comme l’huile de tournesol) peuvent entrer en compétition avec les oméga-3 pour les mêmes enzymes, réduisant encore davantage cette conversion.

• L’âge et le sexe : Les femmes en âge de procréer ont généralement une conversion plus efficace, probablement en raison de besoins accrus en DHA pendant la grossesse.

3. Les avantages des sources animales d’oméga-3

Contrairement aux sources végétales, les aliments d’origine animale fournissent directement de l’EPA et du DHA, ce qui contourne la nécessité de conversion enzymatique. Ces formes bioactives sont immédiatement disponibles et facilement utilisées par l’organisme pour :

• Réduire l’inflammation systémique,

• Maintenir la fluidité des membranes cellulaires,

• Soutenir la santé cérébrale et le développement cognitif,

• Prévenir les maladies cardiovasculaires.

Par exemple, des études montrent que la supplémentation en EPA et DHA (plutôt qu’en ALA) est associée à une diminution du risque d’accident vasculaire cérébral et de déclin cognitif.

4. Les limites des oméga-3 végétaux dans certaines conditions

Pour les personnes suivant un régime végétalien ou végétarien, les sources d’ALA sont souvent les seules disponibles. Cependant, elles ne suffisent généralement pas à atteindre les apports optimaux d’EPA et de DHA, surtout dans des situations où les besoins sont augmentés, comme 

• Pendant la grossesse ou l’allaitement,

• Lors de maladies inflammatoires chroniques,

• Chez les personnes âgées, où la conversion enzymatique est réduite.

Dans ces cas, l’utilisation de compléments à base d’algues, riches en DHA et EPA, est une alternative intéressante pour garantir des apports suffisants.

5. Conséquences d’une carence en EPA et DHA

Un apport insuffisant en EPA et DHA peut entraîner des conséquences importantes sur la santé :

• Cerveau : Les oméga-3 sont essentiels pour le développement cérébral et la prévention des troubles neurodégénératifs (comme la maladie d’Alzheimer).

• Cœur : Ils jouent un rôle clé dans la prévention des maladies cardiovasculaires en régulant les niveaux de triglycérides et en réduisant l’inflammation.

• Système immunitaire : Les EPA et DHA sont impliqués dans la production de résolvines et de protectines, des molécules anti-inflammatoires qui favorisent la résolution des inflammations chroniques.

Bien que les oméga-3 d’origine végétale et animale partagent une structure chimique commune, leurs effets physiologiques diffèrent en raison des limites de conversion enzymatique de l’ALA en EPA et DHA. Les sources animales sont supérieures pour garantir un apport direct et efficace des formes bioactives.

Pour les personnes consommant peu ou pas de produits d’origine animale, il est important de considérer des compléments à base d’algues marines pour répondre aux besoins en EPA et DHA. Ainsi, une alimentation équilibrée en oméga-3, adaptée aux besoins individuels et aux contraintes alimentaires, demeure un pilier incontournable pour la santé globale.

Références

1. Brenna JT, et al. “The influence of diet on the conversion of alpha-linolenic acid to eicosapentaenoic and docosahexaenoic acids.” Prostaglandins, Leukotrienes and Essential Fatty Acids (2009).

2. Calder PC. “Omega-3 fatty acids and inflammatory processes: from molecules to man.” Biochemical Society Transactions (2017).

3. Plourde M, Cunnane SC. “Extremely limited synthesis of long-chain polyunsaturates in adults: implications for their dietary essentiality and use as supplements.” Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism (2007).

L’inflammation chronique : un pont entre corps et esprit

L’inflammation, alliée ou ennemie ?

L’inflammation est une réponse naturelle de notre corps face à une blessure, une infection ou un stress. C’est un mécanisme essentiel pour activer la réparation et renforcer nos défenses.

Mais lorsqu’elle s’installe dans la durée, l’inflammation devient problématique. Elle cesse de protéger et commence à perturber nos systèmes, favorisant l’apparition de maladies chroniques comme le diabète, les troubles cardiovasculaires ou même certains déséquilibres émotionnels comme l’anxiété et la dépression.

Prenons Sophie, 42 ans. Elle jongle entre un travail stressant, des enfants en bas âge et un mari souvent absent. Elle souffre de migraines fréquentes et de douleurs articulaires, mais elle ne fait pas le lien avec l’inflammation chronique que son mode de vie alimente.

Nous sommes des êtres profondément sociaux. La qualité de nos relations a un impact direct sur notre équilibre physique et émotionnel. Vivre dans un environnement bienveillant, où l’on se sent entendu et soutenu, réduit considérablement le stress, apaise notre système nerveux et limite l’inflammation.

Pour Caroline, 38 ans, c’est la relation tendue avec sa mère qui joue un rôle insidieux dans ses insomnies et ses problèmes digestifs. Chaque conversation se termine par un conflit ou des non-dits, laissant une tension qui s’accumule et pèse sur son corps.

En revanche, les tensions et les déséquilibres dans nos liens (que ce soit au sein du couple, de la famille ou des amitiés) peuvent créer un terrain propice au stress chronique. Ce stress invisible épuise nos ressources, affaiblit notre système immunitaire et alimente des inflammations persistantes.

Et si on reprenait les choses en main ?

Pour enrayer ce cercle vicieux, il est essentiel d’agir sur plusieurs fronts :

Apprendre à réguler ses émotions

Améliorer la communication

Développer une conscience de soi

Apaiser son système nerveux :

Se reconnecter à son corps

Quand nos relations deviennent plus équilibrées, ce ne sont pas seulement nos émotions qui en bénéficient : nos corps aussi s’apaisent. Des études montrent que des interactions bienveillantes réduisent le cortisol, limitent l’inflammation, et améliorent notre résilience face aux épreuves.

L’harmonie dans le foyer, l’harmonie dans le corps

Finalement, prendre soin de ses relations, c’est prendre soin de soi.

Plus nous cultivons des liens sains et authentiques, plus nous renforçons notre santé globale. Alors, faisons de l’harmonie dans nos foyers une priorité. C’est souvent dans les petits ajustements que naissent les grandes transformations. Car c’est aussi là, au cœur de nos relations, que se joue notre bien-être intérieur.

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Et si le stress était notre superpouvoir ?

Le mot stress évoque souvent des images négatives : tensions, fatigue, ou même épuisement. Pourtant, le stress est avant tout une réponse naturelle et essentielle à notre survie. De son rôle primordial dans l’évolution humaine à ses implications dans notre fonctionnement quotidien, le stress, lorsqu’il est bien compris, peut devenir un précieux allié.

Le stress est une réaction biologique orchestrée par notre système nerveux autonome face à une situation perçue comme une menace ou un défi. Ce mécanisme, appelé réponse “fight or flight” (combattre ou fuir), est déclenché par la libération d’hormones comme l’adrénaline et le cortisol. Historiquement, ces réactions permettaient à nos ancêtres de survivre face à des prédateurs ou à des dangers immédiats.

Mais cette réponse n’est pas réservée aux situations extrêmes. Aujourd’hui, elle nous mobilise pour des défis modernes : un entretien d’embauche, un examen, ou même une performance sportive. Une dose modérée de stress aigu active les fonctions cognitives, améliore la concentration, et augmente l’énergie nécessaire pour surmonter un obstacle.

On parle d’eustress pour désigner le stress bénéfique. Contrairement au distress (stress négatif), l’eustress motive, inspire et renforce la résilience. Des études montrent que les personnes confrontées à des niveaux modérés de stress dans leur vie développent souvent une meilleure capacité d’adaptation face aux difficultés futures. Ce stress contrôlé stimule également la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se remodeler, favorisant ainsi l’apprentissage et la croissance personnelle.

Par exemple, se préparer pour un événement important peut être source d’eustress : l’anticipation et l’activation du système de récompense dans le cerveau boostent la motivation. Après avoir surmonté le défi, la dopamine (l’hormone du plaisir) vient renforcer notre sentiment d’accomplissement.

Si le stress est bénéfique, il devient nocif lorsqu’il devient chronique. Un excès de cortisol peut perturber le sommeil, affaiblir le système immunitaire, et altérer les fonctions cognitives. C’est ici que réside le paradoxe : le stress est nécessaire pour évoluer, mais il doit être ponctuel et suivi de phases de récupération.

La psychologie du stress met l’accent sur la perception des situations. Ce qui compte, ce n’est pas tant la situation stressante elle-même, mais la manière dont nous l’interprétons. Une personne qui perçoit le stress comme une opportunité de croissance active des circuits neuronaux différents de ceux d’une personne qui le perçoit comme une menace insurmontable.

Le stress et la nutrition entretiennent une relation réciproque et complexe. Lorsqu’une personne est soumise à un stress, son organisme mobilise davantage de ressources énergétiques, ce qui peut influencer directement ses besoins nutritionnels.

1. Cortisol et glycémie : Lors d’un épisode de stress, le cortisol stimule la libération de glucose dans le sang pour fournir de l’énergie immédiate. Cependant, un stress chronique peut entraîner une perturbation de la régulation glycémique, augmentant le risque de fringales sucrées ou d’hypoglycémies réactionnelles. Une alimentation équilibrée, riche en fibres et en protéines, aide à stabiliser ces variations.

2. Micronutriments et système nerveux : Le stress chronique épuise certains nutriments essentiels comme le magnésium, les vitamines B et le zinc. Ces éléments jouent un rôle clé dans la régulation du système nerveux et dans la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine. Une carence peut aggraver les symptômes de stress, créant un cercle vicieux.

3. Le rôle des oméga-3 : Les acides gras oméga-3 ont des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent atténuer les effets négatifs du stress sur le cerveau. Ils favorisent également la résilience en soutenant la plasticité neuronale et la régulation de l’humeur.

4. Le microbiote et l’axe intestin-cerveau : Un microbiote intestinale déséquilibrée peut amplifier les réponses au stress via l’axe intestin-cerveau grâce au nerf vague (que l’on peut vraiment améliorer en y travaillant au quotidien).

Le stress est donc un indicateur précieux de ce qui compte pour nous. Il signale nos aspirations, nos valeurs, et parfois même nos besoins non satisfaits. Lorsqu’il est accueilli avec bienveillance, accompagné d’une alimentation adaptée et géré avec des outils appropriés, il devient un moteur de transformation personnelle. Plutôt que de le fuir, apprenons à l’écouter et à en faire un allié dans notre quête d’épanouissement et de réussite.

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Reflux gastro-oesophagien: trop souvent mal accompagné.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), tels que l’oméprazole, sont couramment prescrits dans le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et d’autres troubles acido-dépendants.

Bien que ces médicaments soient efficaces pour soulager les symptômes à court terme, ils ne traitent pas nécessairement la cause sous-jacente du reflux, qui, dans de nombreux cas, est due à une hyposécrétion de sucs gastriques, plutôt qu’à une hyperacidité.

L’acide chlorhydrique est essentiel à plusieurs niveaux dans le processus digestif.

Il active la pepsine, une enzyme nécessaire à la digestion des protéines, et facilite l’absorption de micronutriments tels que le calcium, le fer et le magnésium.

Une inhibition prolongée de la production d’acide gastrique par les IPP perturbe ces processus, entraînant des conséquences sur la santé digestive, y compris des dysbioses intestinales et des symptômes comme des ballonnements, une hypomotilité intestinale et un colon spastique.

De plus, la diminution de l’acidité gastrique altère la barrière protectrice naturelle contre les infections bactériennes, augmentant le risque de prolifération bactérienne dans l’intestin grêle (SIBO).

Les IPP ne résolvent pas la cause principale du reflux, qui est souvent multifactorielle :

– une faiblesse du sphincter œsophagien inférieur,

– une hypersensibilité viscérale,

– des intolérances alimentaires ou

– des altérations du microbiote intestinal.

De ce fait, l’utilisation prolongée de ces médicaments peut entraîner des effets secondaires à long terme, comme une altération de l’absorption des nutriments et un déséquilibre du microbiote, qui peuvent aggraver la symptomatologie digestive initiale.

Une approche plus intégrative et durable consiste à s’attaquer à la cause sous-jacente des troubles digestifs, en rééquilibrant la fonction gastrique et digestive par des ajustements nutritionnels, la gestion du stress, et des interventions ciblées telles que l’utilisation de suppléments (enzymes digestives, probiotiques).

Ces stratégies permettent de restaurer la production normale d’acide gastrique, de soutenir l’équilibre du microbiote et d’améliorer la santé digestive de manière globale, tout en réduisant la dépendance aux IPP et leurs effets secondaires à long terme.

Ainsi, la clé d’une prise en charge optimale du RGO réside dans une compréhension des mécanismes sous-jacents et dans l’adoption de stratégies nutritionnelles et de mode de vie qui soutiennent la fonction digestive, plutôt que dans une simple suppression de l’acidité gastrique.

C’est un sujet qui me passionne et une fois que l’on a accepté qu’il faut un peu de temps, les changements sont au rendez-vous ! 

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La psychonutrition : l’écoute de vos besoins pour une alimentation sur-mesure.

Rose, une femme souffrant d’hyperinsulinisme, est venue me voir récemment après plusieurs mois d’efforts infructueux pour améliorer sa santé. Inspirée par des conseils glanés dans un livre populaire et des tendances nutritionnelles, elle a supprimé son petit-déjeuner dans l’espoir de pratiquer un jeûne intermittent.

Elle a également intégré d’autres astuces, pensant bien faire. Pourtant, malgré son investissement, les résultats espérés n’étaient pas au rendez-vous, et le découragement s’est installé.

Ce que l’histoire de Rose nous apprend

Comme beaucoup, Rose a appliqué des recommandations génériques sans comprendre comment elles impactaient son métabolisme. Par exemple, supprimer un repas comme le petit-déjeuner peut sembler une solution simple, mais sans ajuster les autres apports alimentaires ni tenir compte de l’hyperinsulinisme, cela peut :

• Aggraver les déséquilibres hormonaux en créant des périodes prolongées de stress physiologique.

• Désynchroniser les rythmes biologiques, qui jouent un rôle clé dans la régulation de l’insuline.

Ces erreurs ne sont pas dues à un manque de volonté, mais à l’absence d’un cadre personnalisé et d’explications scientifiques adaptées.

Chaque femme est unique

Aucune méthode alimentaire ne convient à toutes. Chaque femme a un métabolisme, un rythme de vie, et des besoins spécifiques. L’hyperinsulinisme de Rose, par exemple, exige une gestion fine des apports glucidiques, des intervalles entre les repas et de la composition nutritionnelle de chaque plat. Une approche trop générale risque de passer à côté des ajustements essentiels, et c’est là que la frustration s’installe.

Lors de mes consultations, chaque échange est une occasion d’explorer votre histoire, vos besoins et vos objectifs. Plus qu’un simple partage de recommandations, c’est une démarche d’accompagnement où chaque choix est expliqué : comprendre comment certains aliments soutiennent votre métabolisme, pourquoi l’organisation des repas peut influencer votre bien-être, et comment adapter les approches en fonction de vos ressentis et des résultats observés.

C’est une démarche scientifique, mais aussi humaine, qui permet à chaque femme, comme Rose, de retrouver confiance et de mieux comprendre son corps.

Si, comme Rose, vous avez tenté de multiples approches sans succès, rappelez-vous que ce n’est pas un échec, mais un signe que votre corps a besoin d’une réponse sur mesure. La nutrition est un outil puissant, mais elle doit s’adapter à vous, et non l’inverse.

Parce que chaque femme mérite des réponses claires, personnalisées, et basées sur des données solides pour avancer en confiance vers une meilleure santé.

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Quand nos émotions dictent notre assiette

Il est fréquent d’entendre que les problèmes alimentaires viennent des aliments eux-mêmes. Pourtant, dans la majorité des cas, ce n’est pas une histoire de chocolat, de chips ou de pizza. Le véritable enjeu se trouve ailleurs : dans la relation complexe que nous entretenons avec nos émotions.

En réalité, nos choix alimentaires sont souvent influencés par deux mécanismes principaux :

1. Manger pour anesthésier ou combler un vide émotionnel.

2. Manger pour se connecter à une émotion ou recréer un souvenir positif.

1. Manger pour anesthésier ou combler un vide émotionnel

Avez-vous déjà remarqué que, dans les moments de stress, de tristesse ou de fatigue, votre main se tend instinctivement vers un paquet de biscuits ou une barre de chocolat ? Ce comportement n’est pas un hasard.

D’un point de vue scientifique, ce phénomène s’explique par le fonctionnement du système de récompense du cerveau. Lorsque nous consommons des aliments riches en sucre ou en graisses, le cerveau libère de la dopamine, une hormone du plaisir. Ce mécanisme procure un soulagement temporaire, presque comme un “anesthésiant” qui vient apaiser une émotion inconfortable.

Les aliments deviennent alors un moyen d’éviter ou de masquer une douleur émotionnelle, qu’elle soit liée à une journée stressante, un conflit, ou même un sentiment de vide intérieur. Plutôt que de ressentir pleinement ces émotions, nous les « mangeons », en espérant inconsciemment les faire disparaître.

Un exemple concret : Après une dispute avec un proche ou une surcharge de travail, il n’est pas rare de plonger dans un pot de glace ou de grignoter sans faim. Ce n’est pas l’aliment en lui-même qui est recherché, mais le réconfort et l’apaisement qu’il procure.

2. Manger pour se connecter à une émotion agréable 

D’un autre côté, nous mangeons parfois pour nous reconnecter à des souvenirs ou à des émotions agréables. Cela s’appelle la mémoire affective, et elle est profondément ancrée dans notre cerveau, notamment dans l’amygdale et l’hippocampe, deux zones impliquées dans la gestion des souvenirs et des émotions.

Par exemple, le goût d’un gâteau peut immédiatement rappeler des après-midis heureux passés chez une grand-mère. Ce n’est pas la faim qui pousse à manger, mais le désir de retrouver ce moment de confort et de chaleur. L’aliment devient un pont émotionnel, une façon de recréer une bulle de sécurité ou de joie.

Cette connexion peut aussi se manifester dans des contextes sociaux : partager un plat familial ou consommer une recette traditionnelle peut renforcer un sentiment d’appartenance, de lien ou de fête.

Un exemple fréquent : Lors d’une journée morose, un plat de lasagnes « comme à la maison » peut donner l’illusion de revenir à un moment de sérénité, loin des pressions du quotidien.

Les mécanismes biologiques derrière nos choix alimentaires

Les comportements alimentaires émotionnels reposent sur des interactions complexes entre les systèmes biologiques et psychologiques :

• La dopamine et le système de récompense : Les aliments riches activent ce système, procurant un plaisir rapide et intense.

• Le cortisol et le stress : En période de stress prolongé, le corps produit davantage de cortisol, ce qui augmente les envies de sucres et de graisses.

• La neuroplasticité et l’apprentissage : Les associations répétées entre certains aliments et des émotions renforcent ces comportements au fil du temps, créant des automatismes difficiles à briser.

Quand la nourriture devient un langage émotionnel

Ces mécanismes montrent que la nourriture, bien plus qu’un simple carburant pour le corps, joue un rôle central dans notre gestion des émotions. Ce n’est pas l’aliment en lui-même qui est problématique, mais la fonction qu’il remplit. Il devient une réponse inconsciente à des émotions non exprimées ou à des souvenirs auxquels nous cherchons à nous raccrocher.

Beaucoup de femmes se reconnaîtront dans ces comportements. Qui n’a jamais ouvert un placard après une journée difficile, ou savouré un dessert en pensant à un moment heureux du passé ? Pourtant, ces automatismes peuvent devenir pesants, surtout lorsqu’ils s’accompagnent de culpabilité ou d’un sentiment de perte de contrôle.

Dans ces moments, il peut être précieux d’explorer cette relation avec un regard extérieur. Un professionnel formé peut aider à comprendre les liens entre émotions et alimentation, et accompagner vers une relation plus apaisée et équilibrée avec la nourriture.

Manger est bien plus qu’un acte nutritionnel : c’est une conversation entre notre corps et nos émotions. Écouter cette conversation est une clé pour mieux se comprendre et, peut-être, pour se libérer de certains schémas.

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Cortisol : bien plus que l’hormone du stress

Le cortisol, souvent perçu comme l’ hormone du stress, mérite une approche plus nuancée, surtout pour nous, les femmes, qui jonglons souvent avec plusieurs rôles et obligations. 

Plus qu’une réponse au stress, le cortisol est une hormone clé pour notre capacité d’adaptation, notre énergie, et même notre humeur. En tant qu’hormone produite par nos glandes surrénales, il joue un rôle central dans plusieurs fonctions essentielles.

Fonctions principales du cortisol

✅réveil et énergie : le cortisol est naturellement élevé le matin, stimulant notre énergie pour démarrer la journée en pleine forme.

✅vigilance et concentration : il permet de mobiliser nos réserves et de maintenir une vigilance optimale, essentielle pour affronter les nombreuses sollicitations de la journée.

✅modulation de l’inflammation : cet anti-inflammatoire naturel nous aide à garder un équilibre en réduisant l’inflammation, souvent exacerbée par le stress chronique.

✅maintien de la pression artérielle : le cortisol intervient dans la régulation de la pression artérielle, ce qui contribue à notre bien-être physique.

✅gestion du stress : il nous aide à faire face aux imprévus et à s’adapter aux défis quotidiens, car le stress fait inévitablement partie de la vie.

✅interaction avec la mélatonine : le cortisol travaille en tandem avec la mélatonine pour réguler notre cycle veille-sommeil, nous permettant de rester actives le jour et de bien récupérer la nuit.

Cortisol et rythme circadien

La sécrétion de cortisol suit un rythme circadien précis, que l’on pourrait comparer à une horloge interne. 

Chez une femme en bonne santé, le taux de cortisol atteint un pic au réveil, puis diminue progressivement pour être le plus bas pendant la nuit. Cette sécrétion est inversée par rapport à celle de la mélatonine, l’hormone du sommeil, qui prend le relais pour nous offrir un repos réparateur.

Causes de la dysrégulation du cortisol

Pour beaucoup d’entre nous, le cortisol est un véritable allié, à condition qu’il soit produit en juste quantité et au bon moment. Plusieurs facteurs peuvent cependant perturber cet équilibre :

  • Inversion du cycle cortisolique : des habitudes de sommeil irrégulières, les changements de rythme (comme le travail de nuit) ou même les écrans tard le soir peuvent interférer avec notre rythme naturel, causant des pics de cortisol au mauvais moment.
  • Excès de cortisol : un rythme de vie effréné, l’abus de caféine, le manque de sommeil, ou des restrictions alimentaires strictes peuvent augmenter excessivement le cortisol, affectant notre santé.
  • Déficit en cortisol : une production trop intense et prolongée de cortisol peut entraîner un épuisement des surrénales. Cela peut aussi survenir avec la prise de certains médicaments, notamment des corticostéroïdes.

Les signes d’un excès de cortisol

Un excès de cortisol, au fil du temps, peut se manifester par des symptômes parfois discrets, mais qui finissent par affecter notre qualité de vie :

✅ accumulation de graisse abdominale : souvent accompagnée d’un poids stable par ailleurs, une prise de graisse localisée peut être liée à une production élevée de cortisol.

✅ troubles de l’humeur et irritabilité : anxiété, nervosité, et même hypertension peuvent être des signes d’un cortisol trop élevé.

✅ augmentation du taux de sucre sanguin : une hyperglycémie persistante peut entraîner une résistance à l’insuline, compliquant la gestion du poids.

✅ infections fréquentes : en tant qu’hormone immunosuppressive, un cortisol élevé affaiblit notre système immunitaire.

✅ troubles du sommeil : un excès de cortisol peut perturber la production de mélatonine, nous empêchant de bien nous reposer.

✅ perte musculaire et vieillissement prématuré : le cortisol catabolique affecte la masse musculaire et accélère le vieillissement en réduisant la production de DHEA et IGF-1.

✅ syndrome de cushing : en cas d’excès sévère, ce syndrome, avec un ensemble de symptômes marqués, peut survenir.

Les signes d’un déficit en cortisol

Un manque de cortisol affecte également la vitalité et le bien-être :

• fatigue et faiblesse musculaire : un déficit en cortisol peut provoquer une fatigue chronique, une perte de tonus musculaire et une baisse de moral.

• hypotension : une baisse de la pression artérielle entraîne des étourdissements ou même des évanouissements.

• hypoglycémie : de faibles niveaux de sucre dans le sang, souvent accompagnés de tremblements ou de malaises.

• douleurs abdominales, musculaires et articulaires : des douleurs sans cause apparente peuvent être des signaux d’une insuffisance en cortisol.

• déséquilibres électrolytiques : les pertes en sodium entraînent des perturbations électrolytiques, affectant notre vitalité.

• troubles menstruels : des irrégularités du cycle menstruel, souvent observées chez les femmes avec un déficit en cortisol.

• hyperpigmentation : dans les cas sévères, une coloration plus sombre de la peau peut apparaître, notamment dans la maladie d’addison, qui est la forme extrême de déficit en cortisol.

Plusieurs méthodes existent pour évaluer les niveaux de cortisol, bien que certaines soient plus adaptées que d’autres selon les besoins.

Quelques stratégies pour moduler le cortisol

La régulation du cortisol peut être soutenue par des interventions quotidiennes spécifiques, basées sur la relaxation, la nutrition et la gestion du rythme circadien. Ces ajustements, s’ils sont appliqués régulièrement, contribuent à une stabilisation naturelle du cortisol et permettent de maintenir l’équilibre de l’organisme face aux défis du quotidien.

  • Pratiques de respiration et relaxation : des exercices de respiration profonde favorisent l’activation du système nerveux parasympathique, ce qui contribue à abaisser les niveaux de cortisol en réponse au stress. Des pauses de trois minutes, dédiées à une respiration consciente, peuvent apporter un effet régulateur notable. En consultation, des techniques spécifiques de respiration sont proposées, ciblant la modulation de l’énergie et une gestion efficace de la réponse cortisolique.
  • Nutrition équilibrée pour un impact glycémique stable : la modulation du cortisol peut être optimisée par des choix alimentaires visant la stabilité de la glycémie. Des repas intégrant des protéines de haute qualité et des fibres permettent un relargage d’énergie constant, réduisant ainsi la probabilité de fluctuations du cortisol. Des recommandations nutritionnelles individualisées, élaborées en consultation, structurent les repas de manière à fournir un soutien énergétique adapté et à minimiser les pics hormonaux.
  • Respect des rythmes circadiens : le maintien d’un rythme de vie en adéquation avec le cycle circadien est déterminant pour la régulation du cortisol. Des horaires de coucher et de lever réguliers facilitent un profil hormonal optimisé et permettent de limiter les effets d’une sécrétion de cortisol inadaptée. Dans certains cas, des ajustements individualisés de l’hygiène de vie et des habitudes circadiennes, établis en consultation, permettent un rétablissement du cycle circadien et une amélioration durable de l’équilibre hormonal.

Vers une optimisation de la fonction cortisolique

Bien que ces mesures soient efficaces pour modérer le cortisol, il est parfois nécessaire d’adopter une approche plus ciblée afin d’assurer un rééquilibrage hormonal durable. 

Une prise en charge personnalisée permet de repérer les facteurs spécifiques de dérégulation du cortisol et de développer des stratégies d’intervention adaptées, dans le respect des besoins physiologiques de chaque individu.

Une modulation optimale du cortisol contribue à une meilleure gestion de l’énergie, une qualité de sommeil restaurée, un métabolisme en équilibre, et une stabilité émotionnelle accrue.

La régulation du cortisol, lorsqu’elle est bien contrôlée, devient un levier essentiel de maintien de la santé globale et de la résilience face au stress.