Le corps, un système qu’on oublie de relier.

On ne peut pas comprendre le corps si on le découpe en morceaux.

Le foie, les intestins, les glandes, le système nerveux, le microbiote, le mental… tout interagit en permanence, dans un équilibre subtil.

C’est ce qu’on appelle une vision systémique : une manière de penser la santé non pas en additionnant des organes ou des symptômes, mais en observant les connexions, les boucles de rétroaction et les mécanismes d’adaptation.

Le corps humain est une unité complexe où chaque fonction influence les autres.

Le foie, par exemple, ne se limite pas à la détoxification : il module la glycémie, intervient dans la gestion hormonale et soutient la digestion.

Le stress chronique, lui, agit comme un chef d’orchestre désaccordé : il perturbe le sommeil, l’équilibre thyroïdien, la gestion du poids et même la sensibilité à l’insuline.

Et que dire du microbiote intestinal, véritable interface entre notre alimentation, notre immunité et notre humeur ?

C’est pour cela que raisonner en « calories », « plans alimentaires » ou « régimes » ne suffit pas.

Chaque trouble fonctionnel (fatigue, désordres hormonaux, prise de poids, troubles digestifs, anxiété ) n’est jamais isolé. Il s’inscrit dans une dynamique globale qu’il faut décoder.

Les formations traditionnelles en diététique sont précieuses pour comprendre les bases : les nutriments, les besoins énergétiques, les équilibres alimentaires.

Mais elles restent souvent centrées sur une vision segmentée du corps.

Elles apprennent à corriger des symptômes nutritionnels, là où la physiologie fonctionnelle invite à comprendre les causes profondes.

La vision systémique, au contraire, offre un cadre de compréhension plus large.

Elle relie les plans biologique, psychologique et environnemental.

Elle considère que les symptômes sont des signaux, pas des erreurs à faire taire.

Et plus on développe son expertise dans cette approche, plus on affine sa lecture du corps. On perçoit les liens invisibles entre le stress oxydatif et le déséquilibre hormonal, entre le microbiote et le mental, entre le foie et l’énergie.

C’est dans cette philosophie que j’ai construit ma pratique au fil des années.

Mon accompagnement repose sur une compréhension globale du corps nutritionnelle, micronutritionnelle et psychologique.

J’observe les interactions, les carences subtiles, les déséquilibres métaboliques, mais aussi le rythme de vie, le rapport au stress, à l’alimentation, à soi.

Chaque consultation devient alors un travail d’enquête : comprendre pourquoi le corps s’est dérégulé, identifier les leviers d’action, et redonner à l’organisme la possibilité de s’autoréguler.

Je ne cherche pas à « corriger un symptôme », mais à restaurer la cohérence du système.

Car la santé ne se répare pas, elle s’harmonise.

Adopter une vision systémique et intégrative, c’est accepter que le corps est intelligent, qu’il ne ment pas, et qu’il cherche en permanence à retrouver son équilibre.

C’est aussi comprendre que les troubles que nous percevons ne sont pas des ennemis, mais des messages physiologiques et émotionnels à décoder.

Et c’est exactement là que se situe le cœur de ce métier : créer des ponts entre la science, l’émotion, la biologie et le vécu.

Pour que chacun puisse, enfin, retrouver une santé cohérente, durable et alignée.

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Les 3 étapes d’un vrai pardon… qui allège plus qu’un régime

S’excuser, demander pardon…

Ce n’est pas juste balancer un petit « pardon » ou « désolé » pour faire taire le malaise, mais faire un vrai pas vers l’autre. C’est un acte de maturité émotionnelle, un signe de sécurité affective, et un vrai cadeau pour toutes tes relations ( y compris celle que l’on entretient avec soi-même)

Le souci ? On ne nous l’a pas appris.

Et beaucoup confondent « pardonner » et « cautionner »

Beaucoup d’entre nous ont grandi avec des adultes qui n’ont jamais dit “je suis désolé(e)”. Ils pensaient que c’était perdre la face. Qu’il suffisait de faire comme si de rien n’était. Résultat : on a grandi sans mode d’emploi. Et aujourd’hui, certaines portent des blessures… qu’elles continuent à manger.

Oui, tu as bien lu.

Parce que ce que tu n’exprimes pas… ton corps va le contenir.

Sous forme de tensions, de compulsions, de kilos de protection.

Voici les 3 ingrédients d’une vraie réparation émotionnelle :

1. Reconnaître ce que tu as fait

Pas besoin de se flageller. Juste reconnaître, nommer, prendre ta part, ta responsabilité sans minimiser et sans vouloir à tout prix se justifier…

2. Laisser l’autre personne ressentir ce qu’elle ressent

C’est souvent là que ça pique. Parce qu’on voudrait que l’autre dise “c’est pas grave” et qu’on passe à autre chose.

Mais non. Réparer, c’est aussi accueillir l’émotion de l’autre. Elle peut avoir besoin de temps, de dire ce qu’elle a ressenti, de pleurer ou même de se fermer un peu.

Et ce n’est pas le moment de dire : “Tu exagères”, “T’es trop sensible”, “Je t’ai dit pardon, c’est bon non ?”

Non. Là, tu respires. Tu te tais. Tu ouvres ton cœur.

Écouter ! Sans se justifier ni minimiser 

3. Expliquer comment tu vas changer

Parce qu’un pardon sans transformation, c’est une promesse vide.

Ce n’est pas la perfection qu’on cherche. C’est le mouvement, pas l’inertie.

Et maintenant… on en vient au corps.

Parce que tu le sais :

beaucoup de femmes qui n’arrivent pas à perdre du poids… ne sont pas « juste » en train de faire une erreur alimentaire.

Elles portent des fardeaux non digérés.

Des colères non dites.

Des tristesses étouffées.

Des blessures jamais reconnues.

Et parfois, des excuses jamais faites.

Certaines mangent pour faire taire une culpabilité, ou pour éviter de sentir une honte.

D’autres ne mincissent pas, car ce poids leur sert de bouclier, de rempart, d’excuse, ou… de mémoire.

Et c’est ok. C’est humain. C’est précieux même.

Mais ce n’est pas figé.

Parce que tu peux commencer à réparer ta relation à ton corps.

En t’excusant auprès de lui. En l’écoutant. En lui parlant autrement.

En lui disant, par exemple :

“Je suis désolée de t’avoir ignoré, de t’avoir pressé, de t’avoir malmené. J’étais en mode survie. Mais aujourd’hui, je veux faire autrement.”

Et tu verras… parfois, c’est cette réparation-là (la plus intime, la plus silencieuse) qui débloque enfin la perte de poids. Pas parce qu’on a “mangé mieux”. Mais parce qu’on a cessé de se fuir.

Et tout mon respect pour ton chemin de réconciliation intérieure.

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Arrêtez avec vos 10 000 pas !

C’est devenu un mantra santé universel : « Il faut faire 10 000 pas par jour ». Mais d’où vient ce chiffre ? Est-il scientifiquement fondé ? Et surtout, est-il vraiment indispensable de l’atteindre chaque jour pour être en bonne santé ? Spoiler : non.

L’idée des 10 000 pas ne vient pas d’un consensus médical, mais d’un coup marketing. En 1965, une entreprise japonaise commercialise un podomètre appelé Manpo-kei  (ce qui signifie littéralement « compteur de 10 000 pas ». ) Le chiffre est choisi pour son attrait symbolique : en japonais, le caractère pour 10 000 (万) ressemble à un petit bonhomme en train de marcher. Séduisant visuellement, mémorisable, mais sans base scientifique.

Ce que dit la science, la vraie:

Depuis, de nombreuses études ont réexaminé cette recommandation. Une étude menée par Harvard sur plus de 16 000 femmes âgées a montré que faire 4 400 pas par jour suffisait déjà à réduire la mortalité de 41 %. Les bénéfices augmentaient légèrement jusqu’à 7 500 pas, mais au-delà, l’effet plafonne (Lee et al., JAMA Internal Medicine, 2019).

Une méta-analyse de 2023, regroupant des données de plus de 226 000 personnes à travers le monde, a conclu que le risque de mortalité toutes causes confondues baisse déjà dès 3 967 pas par jour, et continue de diminuer jusqu’à environ 8 000 pas chez les plus de 60 ans (Paluch et al., European Journal of Preventive Cardiology, 2023)

D’autres travaux soulignent également qu’il ne s’agit pas seulement de nombre de pas, mais aussi d’intensité. Marcher à un rythme soutenu ou inclure des montées d’escaliers peut multiplier les bienfaits sans exploser le compteur de pas.

Ce qu’il faut vraiment viser

Plutôt que de viser un chiffre arbitraire, mieux vaut adopter une logique plus simple, mais plus fondée :

• Bouger régulièrement dans la journée, éviter la sédentarité prolongée.

• Marcher environ 30 minutes par jour à bonne allure (ce qui équivaut à ±6 000 pas dynamiques).

• Intégrer des activités modérées à intenses, comme recommandé dans les directives de santé publique (150 minutes/semaine minimum).

La pression des chiffres, un piège ?

Se fixer comme objectif les 10 000 pas peut être motivant… ou démoralisant. Certaines personnes se sentent en échec s’ils n’atteignent pas ce chiffre quotidien. C’est contre-productif : mieux vaut faire un peu que rien du tout. Marcher 4 000 pas par jour est déjà bénéfique. C’est la régularité qui fait la différence, pas l’obsession de la performance.

Oui, marcher est excellent pour la santé. Mais non, 10 000 n’est pas le chiffre magique. C’est une construction marketing reprise sans recul critique. La science nous dit aujourd’hui qu’il vaut mieux viser un mouvement régulier, adapté à son âge, son état de santé, et à son rythme de vie.

Alors, respirez… et marchez à votre pas.

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Cerveau en crise, intestin en cause ? Un lien méconnu aux effets puissants

Il y a encore quelques années, le lien entre intestin et cerveau relevait du domaine de l’intuition plus que de la science. Aujourd’hui, les recherches explosent dans ce domaine, et les publications s’accumulent pour confirmer ce que beaucoup de cliniciens ont pressenti sur le terrain : notre microbiote intestinal joue un rôle fondamental dans la régulation de notre humeur, de notre comportement, et de notre santé mentale globale.

Dépression, anxiété, TDAH, bipolarité, troubles du spectre autistique… Autant de pathologies dont les racines biologiques ne se limitent plus à une simple dysrégulation neurochimique. Une nouvelle voie s’ouvre, passionnante et prometteuse : celle de l’axe microbiote-intestin-cerveau.

Notre intestin n’est pas qu’un organe digestif. Il est également un acteur immunitaire, hormonal et neurologique majeur. Il héberge des milliards de micro-organismes, formant un écosystème vivant appelé microbiote intestinal. Ce microbiote est capable de produire une multitude de substances actives (des neuromédiateurs comme la sérotonine ou le GABA, mais aussi des acides gras à chaîne courte (AGCC) comme le butyrate) qui influencent directement le fonctionnement cérébral.

La plupart des gens ignorent encore que 90 à 95 % de la sérotonine de notre corps est produite dans l’intestin. Et que certains métabolites issus de la fermentation des fibres alimentaires peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique pour influencer la production de dopamine, réguler le glutamate ou même moduler l’anxiété en agissant sur les récepteurs GABA.

Ce dialogue, qui passe par le nerf vague, le système immunitaire, la circulation sanguine et les systèmes endocriniens, constitue ce que l’on appelle aujourd’hui l’axe microbiote-intestin-cerveau. Ce n’est plus une hypothèse : c’est un fait physiologique mesurable.

Ce qui rend ce lien encore plus fascinant, c’est qu’il se construit très tôt dans la vie. Le microbiote se forme dès la naissance, et continue de se diversifier au fil des années, en parallèle du développement cérébral. Durant l’enfance et l’adolescence, le cerveau et le microbiote évoluent ensemble : myélinisation, élagage synaptique, maturation des circuits émotionnels… tout cela peut être influencé par la qualité de l’environnement intestinal.

Les perturbations précoces, antibiotiques à répétition, césarienne, absence d’allaitement, alimentation transformée, stress chronique, peuvent déséquilibrer cette flore naissante. On parle alors de dysbiose, un état de déséquilibre microbien associé à une perméabilité intestinale accrue, à une inflammation de bas grade et, à long terme, à une vulnérabilité accrue face aux troubles neuropsychiatriques.

L’une des découvertes les plus marquantes de ces dernières années concerne l’inflammation de bas grade, cette forme d’inflammation chronique, souvent silencieuse, qui n’entraîne pas de fièvre ni de signes évidents, mais qui agit en profondeur sur le système nerveux central.

Lorsque la barrière intestinale devient poreuse, des fragments bactériens (notamment les lipopolysaccharides) passent dans la circulation sanguine et activent la réponse immunitaire. Le foie, les tissus adipeux et même le cerveau deviennent le théâtre d’une inflammation discrète mais durable, capable de modifier l’équilibre des neurotransmetteurs, de perturber les cycles veille-sommeil, d’inhiber la neurogenèse et d’aggraver l’anxiété ou la dépression.

Aujourd’hui, on estime que plus de 60 % des personnes souffrant de troubles mentaux présentent une inflammation de bas grade, identifiable par des marqueurs comme la CRP ultra-sensible, la ferritine ou certaines cytokines pro-inflammatoires.

Face à ces constats, la recherche s’oriente désormais vers des solutions concrètes. On parle aujourd’hui de psychobiotiques : ce terme désigne certains probiotiques et prébiotiques capables d’influencer positivement la santé mentale via le microbiote.

Certaines souches bien identifiées (Lactobacillus rhamnosus, Bifidobacterium longum, Lactobacillus helveticus) ont montré des effets mesurables sur la réduction des symptômes d’anxiété, l’amélioration de l’humeur et la résilience au stress. De leur côté, les fibres fermentescibles comme l’inuline ou les FOS (fructo-oligosaccharides) nourrissent les bonnes bactéries et stimulent la production d’AGCC, avec des effets anti-inflammatoires et neuroprotecteurs.

Mais attention : il ne s’agit pas d’ajouter un yaourt probiotique à son petit déjeuner et d’attendre des miracles. Le rééquilibrage du microbiote intestinal est un processus complexe, qui nécessite une approche globale, cohérente et durable.

C’est ici que la psychonutrition prend tout son sens. Cette discipline, à la croisée de la nutrition, des neurosciences et de la psychologie, nous apprend à regarder l’humain dans son ensemble, dans son histoire, son vécu, ses symptômes, et ses habitudes de vie. Elle permet de comprendre comment les émotions influencent l’alimentation… et comment l’alimentation influence les émotions.

Dans ce cadre, le microbiote devient bien plus qu’un acteur silencieux : il est un levier thérapeutique majeur. Restaurer son équilibre, via une alimentation adaptée, une réduction des facteurs inflammatoires, un apport ciblé en probiotiques et prébiotiques, c’est restaurer un dialogue corps-esprit qui favorise la régulation émotionnelle, la clarté mentale et la vitalité.

Mais chaque microbiote est unique. Il n’existe pas de solution générique, ni de recette universelle. D’où l’importance de se faire accompagner par un professionnel formé, capable de faire le lien entre les signes cliniques, les troubles digestifs, les troubles de l’humeur et les déséquilibres alimentaires.

Le microbiote n’est pas une mode. C’est un acteur biologique central dans notre équilibre psychique et émotionnel. En prendre soin, ce n’est pas seulement soulager des troubles digestifs : c’est prendre soin de son système nerveux, de ses pensées, de ses humeurs, et de sa capacité à faire face au stress de la vie.

Et pour cela, la psycho-nutrition offre une voie accessible, humaine et profondément efficace. Un chemin vers plus d’harmonie intérieure, où l’intestin retrouve sa juste place : celle d’un cerveau oublié, mais ô combien essentiel.

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(Hyper)sensibles: et si votre assiette vous révélait ?

Je parle ici d’hypersensibilité, même si le terme peut être réducteur. Il donne l’impression qu’on est trop : trop sensible, trop émotive, trop fragile. En réalité, il s’agit surtout d’une sensibilité amplifiée, d’une perception plus fine du monde et des autres.

On pense souvent que cette sensibilité à fleur de peau se manifeste uniquement par des larmes faciles ou une forte émotivité. Mais en réalité, elle se niche partout : dans la peau qui frissonne face à certaines textures, dans le ventre qui se serre à la moindre tension, dans la tête qui mouline sans relâche… et dans l’assiette aussi.

La psychonutrition nous invite à faire le lien entre notre monde intérieur et notre comportement alimentaire. Et pour les personnes hypersensibles, ce lien est souvent intense, invisible… mais profondément révélateur.

1. Le sentiment de décalage et le besoin de se retirer du monde

Se sentir trop stimulée, trop envahie par les bruits, les gens, les obligations… peut entraîner un repli protecteur. Ce besoin d’espace peut aussi se traduire par une relation particulière à l’alimentation : manger en cachette, sauter des repas, avoir du mal à partager un repas convivial ou, au contraire, se réfugier dans la nourriture pour se couper de l’extérieur.

En psychonutrition, on vient écouter ce comportement sans jugement : que cherche-t-il à exprimer ? De quoi protège-t-il ? Derrière un “je grignote tout le temps” ou “je n’ai plus envie de manger”, il y a souvent un besoin fondamental non entendu.

2. Une empathie intense et une difficulté à poser ses limites

Les personnes hypersensibles ressentent ce que vivent les autres, parfois plus qu’elles ne ressentent leurs propres besoins. Elles peuvent manger pour faire plaisir, pour ne pas déranger, ou s’oublier complètement dans les dynamiques familiales ou sociales.

En psychonutrition, on travaille cette reconnexion à soi, à ses signaux internes (faim, satiété, mais aussi dégoût, plaisir, envie). Ce travail aide à réapprendre à dire non, à se choisir, à retrouver une forme de souveraineté corporelle et émotionnelle.

3. Une pensée bouillonnante et une difficulté à s’ancrer dans le corps

Les hypersensibles vivent beaucoup “dans la tête” : des idées, des souvenirs, des scénarios, des émotions qui tournent en boucle. Et souvent, le corps devient un simple véhicule que l’on oublie, malmène ou contrôle excessivement.

La psychonutrition vient ramener du corps dans l’expérience : ressentir le goût, la chaleur, la texture, la mastication. Elle invite à s’ancrer dans le présent à travers le repas, à retrouver le plaisir simple, à calmer le mental par le sensoriel. Pas besoin de pleine conscience parfaite : juste d’un peu de présence à soi.

4. Une sensibilité à l’injustice, une forte exigence… et de la culpabilité

Les hypersensibles ont un sens aigu de la justesse et peuvent vivre les remarques, les critiques, ou leurs propres “écarts alimentaires” comme des blessures profondes. La culpabilité peut s’installer très vite, et avec elle, un cycle de contrôle-restriction-compulsion.

La psychonutrition apprend à dénouer ce lien entre perfectionnisme, estime de soi et comportement alimentaire. Elle propose un espace de douceur pour sortir de la tyrannie intérieure, redonner du sens aux écarts, aux envies, aux émotions, et replacer l’humain au cœur de l’assiette.

La sensibilité amplifiée, loin d’être une faiblesse, est un mode de perception unique du monde. Mais pour celles qui la vivent, elle peut compliquer la relation à la nourriture, au corps, au regard des autres.

La psychonutrition, elle, n’impose pas un modèle : elle écoute, elle relie, elle éclaire. Elle aide à comprendre ce que l’alimentation raconte de notre vécu, de nos blessures, de nos besoins profonds. Et elle permet, pas à pas, de transformer cette sensibilité en une boussole précieuse pour se nourrir… de façon plus juste, plus vivante, plus alignée.

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Addiction au sucre : un signal, pas un problème

Dans ma pratique, l’addiction au sucre est celle que je rencontre le plus fréquemment. Pourtant, bien qu’elle soit souvent perçue comme un problème en soi, il est essentiel de comprendre qu’elle n’est en réalité qu’une solution (parfois inconsciente) que la personne a trouvée pour faire face à une difficulté plus profonde.

Le sucre, comme d’autres substances addictives (alcool, tabac, drogues, mais aussi écrans ou achats compulsifs), joue un rôle bien précis dans la régulation des émotions et du stress. Il active des circuits neurobiologiques impliqués dans le système de récompense, notamment la libération de dopamine.

Ce neurotransmetteur est associé au plaisir immédiat, à la motivation et à la réduction temporaire du stress ou de l’anxiété. Ainsi, la consommation de sucre n’est pas anodine : elle répond à un besoin profond, qu’il soit physiologique (fatigue, carences) ou psychologique (manque affectif, stress, angoisse, vide émotionnel).

Lorsqu’une personne décide d’arrêter brutalement une addiction sans adresser la cause sous-jacente, elle s’expose à un phénomène bien connu en psychologie : la substitution. 

En d’autres termes, elle remplacera l’addiction initiale par une autre, parfois plus insidieuse. C’est ainsi que l’arrêt brutal du sucre peut mener à une compensation par des compulsions alimentaires, une hyperactivité, une addiction au sport, ou même des comportements obsessionnels autour du contrôle alimentaire.

Les comportements addictifs ne sont jamais gratuits : ils permettent de masquer un inconfort intérieur ou une difficulté à gérer certaines émotions. De nombreuses études en neurosciences et en psychotraumatologie montrent que l’addiction est souvent liée à des expériences de stress chronique, de carences affectives précoces ou de traumatismes non résolus. Elle devient alors un mécanisme de survie. C’est pourquoi vouloir supprimer une addiction sans en comprendre la fonction revient à retirer une béquille à une personne sans lui avoir réappris à marcher.

La meilleure approche pour gérer une addiction, qu’elle soit au sucre ou à toute autre substance, est de travailler sur les besoins non satisfaits et les émotions sous-jacentes. Cela implique :

Un travail sur la régulation émotionnelle : apprendre à identifier et exprimer ses émotions de manière saine réduit le besoin de chercher un apaisement extérieur.

Une prise en charge du stress et de l’anxiété : techniques de respiration, méditation, thérapie cognitive et comportementale (TCC) ou encore ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement) peuvent être des outils puissants.

Un soutien nutritionnel : certains déséquilibres micronutritionnels sont connus pour accentuer les compulsions sucrées.

Un travail sur les croyances limitantes : beaucoup de personnes entretiennent des pensées négatives sur elles-mêmes qui alimentent l’addiction (ex. : “Je ne suis pas assez bien”, “Je n’ai pas de valeur sans ça”).

Une thérapie adaptée : lorsqu’un trauma ou une blessure psychique est à l’origine de l’addiction, il est essentiel d’aller à la source du problème plutôt que de combattre uniquement le comportement de surface.

Il est essentiel de comprendre que l’addiction, y compris celle au sucre, n’est pas un échec personnel, ni un manque de volonté. C’est une tentative (imparfaite, certes) de trouver du réconfort face à une souffrance interne. Se focaliser uniquement sur l’élimination de la substance est une erreur, car cela ne fait que déplacer le problème ailleurs. L’objectif ne doit pas être de “sevrer” sans accompagnement, mais d’apprendre à répondre autrement aux besoins que l’addiction tente maladroitement de combler. Une approche globale est la clé pour sortir durablement des comportements addictifs et retrouver un équilibre intérieur.

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Le piège des régimes

Tu as peut-être déjà vécu cette situation : après un énième régime, tu perds du poids, avec une certaine satisfaction au départ.

Mais rapidement, ton quotidien devient rythmé par la restriction. Chaque repas est calculé, surveillé, contrôlé… jusqu’à ce que la frustration prenne le dessus. Ton corps commence à résister, ton énergie diminue, et malgré tous tes efforts, tu finis par craquer.

Cette perte de contrôle déclenche un profond sentiment d’échec et de culpabilité. Alors, pour compenser, tu recommences un régime, persuadée que cette fois, tu seras plus stricte, plus disciplinée.

Et pourtant, le cycle recommence : restriction → frustration → perte d’énergie → craquage → culpabilité → nouveau régime.

Si ces étapes te semblent familières, ce n’est pas une question de volonté. Ce n’est pas toi qui es en échec, c’est le système qui est défaillant.

Un processus physiologique et psychologique implacable

La restriction alimentaire prolongée entraîne des modifications biologiques bien documentées. Lorsqu’on impose à l’organisme un déficit calorique strict, il active des mécanismes de survie :

1. Diminution du métabolisme basal : Ton corps apprend à économiser l’énergie, ce qui rend chaque restriction de moins en moins efficace.

2. Augmentation de la faim et des pensées obsessionnelles autour de la nourriture : Ton cerveau libère davantage de ghréline (hormone de la faim) et diminue la production de leptine (hormone de la satiété), augmentant ainsi ton envie de manger.

3. Modification de la dopamine et du circuit de la récompense : Plus tu te prives, plus ton cerveau recherche des aliments hautement énergétiques, ce qui explique pourquoi les “craquages” portent souvent sur des aliments sucrés ou gras.

À ces mécanismes biologiques s’ajoute un impact psychologique profond :

• L’obsession de la perte de poids finit par dominer tes pensées.

• La culpabilité et la honte s’installent dès que tu t’éloignes des règles imposées.

• Ton estime de toi fluctue en fonction du chiffre sur la balance.

• Tu te sens en décalage avec ton entourage, tiraillée entre tes efforts et la frustration sociale.

Avec le temps, cette boucle répétitive engendre une fatigue mentale et émotionnelle, amplifiant la sensation d’échec et rendant chaque nouvelle tentative encore plus éprouvante.

Pourquoi ces régimes échouent-ils sur le long terme ?

La science est formelle : 80 à 95 % des personnes qui suivent un régime restrictif reprennent leur poids initial, voire plus, dans les cinq ans. Ce phénomène est connu sous le nom de “régain pondéral compensatoire”. Ton corps n’est pas programmé pour perdre du poids de manière drastique et prolongée. Au contraire, il cherche à te protéger contre ce qu’il perçoit comme une menace : la privation.

Chaque reprise de poids est vécue comme un échec personnel, alors qu’il s’agit en réalité d’une réaction biologique normale. Pourtant, au lieu de remettre en question la méthode, on a tendance à se remettre en question soi-même : Pourquoi je n’y arrive pas ? Pourquoi les autres semblent réussir ?

C’est là que la spirale devient toxique : plus tu essaies de contrôler ton poids par la restriction, plus ton corps résiste, et plus tu entres dans un cycle de frustration et de compulsions.

Sortir de cette spirale : une approche durable et respectueuse du corps

Si tu te reconnais dans ces schémas, il est peut-être temps d’envisager une autre approche. Une approche qui ne repose pas sur le contrôle excessif, mais sur une réconciliation avec ton alimentation et ton corps.

Plutôt que d’entrer dans une logique de privation, l’enjeu est d’apprendre à :

✅ Écouter tes signaux de faim et de satiété, pour manger selon tes besoins physiologiques et non par peur ou automatisme.

✅ Comprendre les besoins de ton corps, au lieu de suivre des règles rigides dictées par l’extérieur.

✅ Développer une relation apaisée avec la nourriture, en sortant du cycle frustration-culpabilité.

✅ Travailler sur les causes profondes de tes comportements alimentaires (stress, émotions, croyances limitantes).

✅ Rétablir un équilibre hormonal et métabolique, en soutenant ton corps plutôt qu’en l’épuisant.

La perte de poids durable ne passe pas par une lutte contre ton corps, mais par une collaboration avec lui. Ce n’est pas un manque de discipline qui empêche la réussite, mais une approche trop punitive qui mène à l’épuisement.

Il est possible de sortir de cette boucle et de retrouver un rapport plus serein avec ton alimentation. Et si, au lieu de te battre contre ton corps, tu apprenais à l’écouter et à manger en suffisance (mais évidemment pas n’importe quoi)

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