Reflux gastro-oesophagien: trop souvent mal accompagné.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), tels que l’oméprazole, sont couramment prescrits dans le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et d’autres troubles acido-dépendants.

Bien que ces médicaments soient efficaces pour soulager les symptômes à court terme, ils ne traitent pas nécessairement la cause sous-jacente du reflux, qui, dans de nombreux cas, est due à une hyposécrétion de sucs gastriques, plutôt qu’à une hyperacidité.

L’acide chlorhydrique est essentiel à plusieurs niveaux dans le processus digestif.

Il active la pepsine, une enzyme nécessaire à la digestion des protéines, et facilite l’absorption de micronutriments tels que le calcium, le fer et le magnésium.

Une inhibition prolongée de la production d’acide gastrique par les IPP perturbe ces processus, entraînant des conséquences sur la santé digestive, y compris des dysbioses intestinales et des symptômes comme des ballonnements, une hypomotilité intestinale et un colon spastique.

De plus, la diminution de l’acidité gastrique altère la barrière protectrice naturelle contre les infections bactériennes, augmentant le risque de prolifération bactérienne dans l’intestin grêle (SIBO).

Les IPP ne résolvent pas la cause principale du reflux, qui est souvent multifactorielle :

– une faiblesse du sphincter œsophagien inférieur,

– une hypersensibilité viscérale,

– des intolérances alimentaires ou

– des altérations du microbiote intestinal.

De ce fait, l’utilisation prolongée de ces médicaments peut entraîner des effets secondaires à long terme, comme une altération de l’absorption des nutriments et un déséquilibre du microbiote, qui peuvent aggraver la symptomatologie digestive initiale.

Une approche plus intégrative et durable consiste à s’attaquer à la cause sous-jacente des troubles digestifs, en rééquilibrant la fonction gastrique et digestive par des ajustements nutritionnels, la gestion du stress, et des interventions ciblées telles que l’utilisation de suppléments (enzymes digestives, probiotiques).

Ces stratégies permettent de restaurer la production normale d’acide gastrique, de soutenir l’équilibre du microbiote et d’améliorer la santé digestive de manière globale, tout en réduisant la dépendance aux IPP et leurs effets secondaires à long terme.

Ainsi, la clé d’une prise en charge optimale du RGO réside dans une compréhension des mécanismes sous-jacents et dans l’adoption de stratégies nutritionnelles et de mode de vie qui soutiennent la fonction digestive, plutôt que dans une simple suppression de l’acidité gastrique.

C’est un sujet qui me passionne et une fois que l’on a accepté qu’il faut un peu de temps, les changements sont au rendez-vous ! 

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Magnésium et IPP: une histoire de désamour

Un sujet dont on parle trop peu et que je rencontre fréquemment dans ma pratique : l’importance de surveiller l’équilibre nutritionnel chez les patients qui prennent des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sur une longue période.

Ces médicaments, essentiels pour traiter divers troubles gastriques, peuvent avoir des conséquences non négligeables sur les niveaux de magnésium dans l’organisme, conduisant à une situation d’hypomagnésémie.

La baisse de la production d’acide gastrique induite par les IPP joue un rôle clé dans la réduction de l’absorption du magnésium, un minéral vital impliqué dans plus de 300 réactions enzymatiques dans le corps. Les études montrent une corrélation entre la prise à long terme d’IPP et une diminution de l’excrétion urinaire de magnésium, ce qui peut être attribué à une absorption intestinale amoindrie.

Le magnésium est moins soluble dans un environnement moins acide, et les IPP, en augmentant le pH gastrique, peuvent donc réduire la disponibilité du magnésium pour l’absorption. De plus, il a été observé des modifications dans le fonctionnement des protéines responsables du transport actif du magnésium.

Par conséquent, il devient impératif de prêter attention à l’alimentation des patients sous IPP. Les légumes à feuilles vertes, les noix, les graines et les céréales complètes sont d’excellentes sources de magnésium. Encourager l’inclusion de ces aliments dans le régime quotidien peut jouer un rôle crucial dans le maintien des niveaux adéquats de magnésium.

En complément, une supplémentation en magnésium pourrait s’avérer nécessaire pour contrer les effets des IPP.

Cela doit être fait en concertation avec un professionnel de santé, pour assurer une gestion optimale de l’apport en magnésium et prévenir les risques d’hypomagnésémie. Prendre ces mesures proactives est essentiel pour maintenir un équilibre nutritionnel et protéger la santé globale des patients sous traitement par IPP à long terme.

Petit rappel pratique : fractionnez vos prises de magnésium pour une meilleure absorption

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