Le corps, un système qu’on oublie de relier.

On ne peut pas comprendre le corps si on le découpe en morceaux.

Le foie, les intestins, les glandes, le système nerveux, le microbiote, le mental… tout interagit en permanence, dans un équilibre subtil.

C’est ce qu’on appelle une vision systémique : une manière de penser la santé non pas en additionnant des organes ou des symptômes, mais en observant les connexions, les boucles de rétroaction et les mécanismes d’adaptation.

Le corps humain est une unité complexe où chaque fonction influence les autres.

Le foie, par exemple, ne se limite pas à la détoxification : il module la glycémie, intervient dans la gestion hormonale et soutient la digestion.

Le stress chronique, lui, agit comme un chef d’orchestre désaccordé : il perturbe le sommeil, l’équilibre thyroïdien, la gestion du poids et même la sensibilité à l’insuline.

Et que dire du microbiote intestinal, véritable interface entre notre alimentation, notre immunité et notre humeur ?

C’est pour cela que raisonner en « calories », « plans alimentaires » ou « régimes » ne suffit pas.

Chaque trouble fonctionnel (fatigue, désordres hormonaux, prise de poids, troubles digestifs, anxiété ) n’est jamais isolé. Il s’inscrit dans une dynamique globale qu’il faut décoder.

Les formations traditionnelles en diététique sont précieuses pour comprendre les bases : les nutriments, les besoins énergétiques, les équilibres alimentaires.

Mais elles restent souvent centrées sur une vision segmentée du corps.

Elles apprennent à corriger des symptômes nutritionnels, là où la physiologie fonctionnelle invite à comprendre les causes profondes.

La vision systémique, au contraire, offre un cadre de compréhension plus large.

Elle relie les plans biologique, psychologique et environnemental.

Elle considère que les symptômes sont des signaux, pas des erreurs à faire taire.

Et plus on développe son expertise dans cette approche, plus on affine sa lecture du corps. On perçoit les liens invisibles entre le stress oxydatif et le déséquilibre hormonal, entre le microbiote et le mental, entre le foie et l’énergie.

C’est dans cette philosophie que j’ai construit ma pratique au fil des années.

Mon accompagnement repose sur une compréhension globale du corps nutritionnelle, micronutritionnelle et psychologique.

J’observe les interactions, les carences subtiles, les déséquilibres métaboliques, mais aussi le rythme de vie, le rapport au stress, à l’alimentation, à soi.

Chaque consultation devient alors un travail d’enquête : comprendre pourquoi le corps s’est dérégulé, identifier les leviers d’action, et redonner à l’organisme la possibilité de s’autoréguler.

Je ne cherche pas à « corriger un symptôme », mais à restaurer la cohérence du système.

Car la santé ne se répare pas, elle s’harmonise.

Adopter une vision systémique et intégrative, c’est accepter que le corps est intelligent, qu’il ne ment pas, et qu’il cherche en permanence à retrouver son équilibre.

C’est aussi comprendre que les troubles que nous percevons ne sont pas des ennemis, mais des messages physiologiques et émotionnels à décoder.

Et c’est exactement là que se situe le cœur de ce métier : créer des ponts entre la science, l’émotion, la biologie et le vécu.

Pour que chacun puisse, enfin, retrouver une santé cohérente, durable et alignée.

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(Hyper)sensibles: et si votre assiette vous révélait ?

Je parle ici d’hypersensibilité, même si le terme peut être réducteur. Il donne l’impression qu’on est trop : trop sensible, trop émotive, trop fragile. En réalité, il s’agit surtout d’une sensibilité amplifiée, d’une perception plus fine du monde et des autres.

On pense souvent que cette sensibilité à fleur de peau se manifeste uniquement par des larmes faciles ou une forte émotivité. Mais en réalité, elle se niche partout : dans la peau qui frissonne face à certaines textures, dans le ventre qui se serre à la moindre tension, dans la tête qui mouline sans relâche… et dans l’assiette aussi.

La psychonutrition nous invite à faire le lien entre notre monde intérieur et notre comportement alimentaire. Et pour les personnes hypersensibles, ce lien est souvent intense, invisible… mais profondément révélateur.

1. Le sentiment de décalage et le besoin de se retirer du monde

Se sentir trop stimulée, trop envahie par les bruits, les gens, les obligations… peut entraîner un repli protecteur. Ce besoin d’espace peut aussi se traduire par une relation particulière à l’alimentation : manger en cachette, sauter des repas, avoir du mal à partager un repas convivial ou, au contraire, se réfugier dans la nourriture pour se couper de l’extérieur.

En psychonutrition, on vient écouter ce comportement sans jugement : que cherche-t-il à exprimer ? De quoi protège-t-il ? Derrière un “je grignote tout le temps” ou “je n’ai plus envie de manger”, il y a souvent un besoin fondamental non entendu.

2. Une empathie intense et une difficulté à poser ses limites

Les personnes hypersensibles ressentent ce que vivent les autres, parfois plus qu’elles ne ressentent leurs propres besoins. Elles peuvent manger pour faire plaisir, pour ne pas déranger, ou s’oublier complètement dans les dynamiques familiales ou sociales.

En psychonutrition, on travaille cette reconnexion à soi, à ses signaux internes (faim, satiété, mais aussi dégoût, plaisir, envie). Ce travail aide à réapprendre à dire non, à se choisir, à retrouver une forme de souveraineté corporelle et émotionnelle.

3. Une pensée bouillonnante et une difficulté à s’ancrer dans le corps

Les hypersensibles vivent beaucoup “dans la tête” : des idées, des souvenirs, des scénarios, des émotions qui tournent en boucle. Et souvent, le corps devient un simple véhicule que l’on oublie, malmène ou contrôle excessivement.

La psychonutrition vient ramener du corps dans l’expérience : ressentir le goût, la chaleur, la texture, la mastication. Elle invite à s’ancrer dans le présent à travers le repas, à retrouver le plaisir simple, à calmer le mental par le sensoriel. Pas besoin de pleine conscience parfaite : juste d’un peu de présence à soi.

4. Une sensibilité à l’injustice, une forte exigence… et de la culpabilité

Les hypersensibles ont un sens aigu de la justesse et peuvent vivre les remarques, les critiques, ou leurs propres “écarts alimentaires” comme des blessures profondes. La culpabilité peut s’installer très vite, et avec elle, un cycle de contrôle-restriction-compulsion.

La psychonutrition apprend à dénouer ce lien entre perfectionnisme, estime de soi et comportement alimentaire. Elle propose un espace de douceur pour sortir de la tyrannie intérieure, redonner du sens aux écarts, aux envies, aux émotions, et replacer l’humain au cœur de l’assiette.

La sensibilité amplifiée, loin d’être une faiblesse, est un mode de perception unique du monde. Mais pour celles qui la vivent, elle peut compliquer la relation à la nourriture, au corps, au regard des autres.

La psychonutrition, elle, n’impose pas un modèle : elle écoute, elle relie, elle éclaire. Elle aide à comprendre ce que l’alimentation raconte de notre vécu, de nos blessures, de nos besoins profonds. Et elle permet, pas à pas, de transformer cette sensibilité en une boussole précieuse pour se nourrir… de façon plus juste, plus vivante, plus alignée.

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Comprendre nos hormones pour vivre mieux

Vous en avez assez des conseils hormonaux contradictoires et des solutions miracles qui ignorent votre individualité ? Plongeons ensemble dans l’univers complexe des hormones pour y apporter un peu de clarté.

Nos hormones ne sont pas juste une excuse pour expliquer nos sautes d’humeur ou notre fatigue passagère. Elles sont les chefs d’orchestre de notre équilibre physique, mental et émotionnel. Pourtant, on nous en parle peu… ou mal. Résultat : on finit par traiter les symptômes en oubliant les causes profondes.

Si on devait organiser nos hormones en une pyramide du pouvoir, on obtiendrait ceci :

🔹 Le cortisol et l’insuline : les grands patrons

Ces deux-là dictent les règles du jeu. Le cortisol, hormone du stress, et l’insuline, chef de la gestion du sucre, influencent directement tout le reste. S’ils s’emballent (stress chronique, alimentation déséquilibrée), c’est tout l’équilibre hormonal qui vacille.

🔹 La prégnénolone et la DHEA : les intermédiaires stratégiques

La prégnénolone est la “mère” de toutes les hormones stéroïdiennes, et la DHEA est un précurseur clé des hormones sexuelles. Si ces réserves s’épuisent (stress, vieillissement, déficits nutritionnels), les autres hormones en pâtissent.

🔹 Les hormones finales : œstrogènes, progestérone, testostérone, hormones thyroïdiennes et mélatonine

Ce sont celles qui influencent directement notre énergie, notre cycle, notre humeur et notre métabolisme. Mais leur équilibre dépend entièrement de ce qui se passe en amont.

Pourquoi c’est un problème ?

Parce qu’on nous propose trop souvent des solutions superficielles sans aller voir la source du déséquilibre.

👉 Fatigue, sautes d’humeur ? On nous parle d’un manque d’œstrogènes sans vérifier si le cortisol ne siphonne pas toutes nos réserves.

👉 Métabolisme ralenti ? On nous propose un complément thyroïdien sans regarder si l’insuline est stable.

👉 Insomnies ? On nous donne de la mélatonine sans questionner l’impact du stress ou de la lumière bleue.

Ce que tu peux en retenir

Ton corps ne fonctionne pas au hasard. Il suit une mécanique précise où chaque hormone répond à un équilibre subtil. Et comprendre ce qui se passe réellement, c’est déjà reprendre le pouvoir sur ta santé. Parce que régler un symptôme sans voir la cause, c’est comme écoper un bateau sans colmater la fuite.

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Psychonutrition : faire la paix avec notre assiette.

En psychonutrition, l’un des objectifs essentiels est d’explorer et d’apaiser la relation complexe que de nombreuses femmes entretiennent avec la nourriture. 

Combien de fois t’es-tu retrouvée à culpabiliser après un repas, te reprochant de ne pas avoir été « raisonnable » ou d’avoir manqué de contrôle ? 

Peut-être connais-tu cette sensation de te juger sévèrement pour avoir cédé à une envie ou pour ne pas avoir suivi le plan parfait que tu t’étais fixé. Cette voix intérieure, souvent critique, peut devenir un fardeau au quotidien.

Ces pensées, ces jugements, ne surgissent pas par hasard. Ils sont souvent le fruit d’années de conditionnement :

– des injonctions sociales,

– des croyances familiales (« finis ton assiette », « ne mange pas trop si tu veux être mince ») ou

– des expériences personnelles qui ont façonné ta vision de l’alimentation et de ton corps. 

Ces moments où tu te dis : « Pourquoi je n’arrive jamais à m’y tenir ? » ou « Tout est ma faute », sont en réalité des manifestations d’un dialogue intérieur influencé par des schémas inconscients et émotionnels profondément enracinés.

La psychonutrition propose de libérer ces poids et de transformer ta relation avec la nourriture. Imagine pouvoir sortir de ce cercle vicieux où chaque écart se transforme en culpabilité, où chaque envie est perçue comme une faiblesse. 

La culpabilité alimentaire, par exemple, est souvent une stratégie de l’ego : elle te pousse à te définir à travers tes choix alimentaires, comme si ta valeur personnelle dépendait de ce que tu mets ( ou ne mets pas) dans ton assiette. Peut-être as-tu déjà ressenti cette pression, cette petite voix qui dit : « Si je mange sainement, je vaux quelque chose. Si je craque, je perds toute crédibilité. »

Mais voici la réalité : ce n’est pas toi qui es en faute. Ces comportements sont souvent des réponses inconscientes à des besoins émotionnels non exprimés.

Manger pour te réconforter après une journée difficile, sauter un repas pour « compenser », ou te lancer dans un régime strict pour regagner un sentiment de contrôle : tout cela reflète une tentative de ton corps et de ton esprit pour naviguer dans une vie parfois trop exigeante.

La psychonutrition, c’est t’aider à comprendre ces mécanismes et à t’en libérer. Ce n’est pas un simple programme alimentaire ou une liste de règles à suivre. C’est une démarche qui t’accompagne pour identifier ce qui te pousse à agir ainsi, pour te reconnecter à tes besoins profonds (qu’ils soient physiologiques ou émotionnels) et pour te permettre d’écouter ton corps sans jugement.

Peut-être te reconnais-tu dans ces phrases :

« Je mange parfois sans faim, juste pour me calmer, mais après, je me sens encore plus mal. »

« Je m’interdis certains aliments, mais ils finissent par me manquer tellement que je craque. »

« Je suis fatiguée de cette bataille constante avec la nourriture. Pourquoi est-ce si compliqué ? »

Ces luttes, tu n’as pas à les vivre seule. En psychonutrition, nous travaillons ensemble pour transformer ta relation à la nourriture en une source d’équilibre et de sérénité. L’objectif n’est pas de viser la perfection, mais de te permettre de dire un jour : « Je mange avec plaisir, sans culpabilité, et je me sens bien dans mon corps et dans ma tête. »

Cette approche va au-delà des repas : elle t’invite à te reconnecter à toi-même, à tes émotions, et à tes besoins. Parce que derrière chaque choix alimentaire se cache une histoire, et chaque histoire mérite d’être comprise, écoutée, et apaisée.

La psychonutrition te donne les clés pour écrire un nouveau chapitre : celui d’une relation plus libre, plus douce, et plus authentique avec toi-même et ton alimentation.

Si cela t’intéresse, tu peux lire l’histoire de Rose

Histoire de Rose

Le collagène : attention aux arnaques !

Il ne se passe pas une semaine sans que vous me posiez des questions sur le collagène :

« Est-ce vraiment utile ? Comment choisir un produit de qualité ? Quelle dose prendre ? Avec quoi l’associer ? »

Avec tout ce qu’on entend sur le sujet, je comprends que vous puissiez vous sentir un peu perdues. Alors, pour répondre à toutes vos interrogations (et pour éviter les erreurs ou les achats inutiles), voici un mini guide pour vous informer sur cette fameuse protéine : ses origines, ses bienfaits, les dosages recommandés, les précautions à prendre et les associations qui boostent ses effets.

Qu’est-ce que le collagène et pourquoi est-il important ?

Le collagène est une protéine fibreuse composée de glycine, proline, hydroxyproline et arginine. Elle constitue un élément clé de la peau, des articulations et des tissus conjonctifs. Cependant, dès la vingtaine (hé oui, déjà !), notre production naturelle diminue, accélérant l’apparition des rides, des douleurs articulaires et la fragilité osseuse.

Les types de collagène les plus courants :

• Type I : Présent dans la peau, les os et les tendons, il améliore la fermeté et l’élasticité de la peau.

• Type II : Essentiel pour le cartilage et la santé articulaire.

• Type III : Complémentaire du type I, il est associé à la peau et aux vaisseaux sanguins.

Pourquoi la taille moléculaire est-elle si importante ?

La taille des peptides de collagène, exprimée en daltons (Da), détermine leur absorption :

• >10 000 Da : Trop grands pour une absorption efficace.

• 3 000 à 5 000 Da : Taille idéale pour une biodisponibilité optimale.

• < 3 000 Da : Utile pour des besoins spécifiques comme les troubles intestinaux.

Les compléments les plus efficaces contiennent des peptides de collagène hydrolysé pesant entre 2 000 et 5 000 Da.

Origines et sources de collagène :

1. Collagène marin

• Source : Peaux et écailles de poissons.

• Avantages : Très biodisponible, idéal pour la peau, les cheveux et les ongles.

2. Collagène bovin

• Source : Cartilages et peaux de bovins.

• Avantages : Parfait pour les articulations et les tissus conjonctifs.

3. Alternatives végétaliennes (contrairement à ce que j’ai déjà vu)

• Il n’existe pas de collagène végétalien, mais des nutriments comme la vitamine C, le zinc et le silicium stimulent sa production naturelle.

Dosages recommandés :

• Peau et anti-âge : 2,5 à 5 g par jour (jusqu’à 10 g ou plus sur avis médical).

• Articulations : 10 g par jour, particulièrement en cas d’arthrose.

• Sport et récupération : 10 à 15 g par jour avant ou après l’effort.

Durée d’utilisation :

Une cure de 8 à 12 semaines est nécessaire pour constater des résultats. Une prise régulière est recommandée pour maintenir les bienfaits.

Associations bénéfiques pour booster la production de collagène :

Pour maximiser les effets du collagène, il est possible de l’associer à d’autres substances :

• Vitamine C : Indispensable à la synthèse du collagène, elle aide à stabiliser ses fibres.

• Silicium : Soutient la formation des tissus conjonctifs et améliore la structure du collagène.

• Zinc et cuivre : Favorisent la régénération des tissus et stabilisent les fibres de collagène.

• Acide hyaluronique : Complémente le collagène pour hydrater et renforcer l’élasticité des tissus.

• Soufre (MSM) : Soutient la souplesse des articulations et des tissus conjonctifs.

• Oméga-3 : Protègent le collagène des effets inflammatoires.

• Antioxydants (polyphénols, vitamine E, bêta-carotène) : Luttent contre les radicaux libres qui dégradent le collagène.

Conseils d’achat et précautions :

• Achetez des produits de qualité, idéalement en pharmacie ou recommandés par des professionnels qualifiés.

• Évitez les recommandations de personnes non formées (désolée, Tata Gilberte et cousine Eulalie, mais on ne joue pas avec la santé !).

• Vérifiez la traçabilité, les certifications et la taille moléculaire des peptides.

Pourquoi le collagène ne convient pas à tout le monde ?

1. Problèmes rénaux ou hépatiques : Une surcharge en acides aminés peut aggraver les dysfonctionnements de ces organes.

2. Hypercalcémie : Certains collagènes contiennent du calcium, à surveiller en cas de troubles métaboliques.

3. Allergies : Attention aux protéines animales ou marines.

4. Interactions médicamenteuses : Les anticoagulants ou certains compléments peuvent interagir avec le collagène.

5. Problèmes digestifs : Des ballonnements ou nausées peuvent survenir chez les personnes sensibles.

L’importance d’une analyse sanguine préalable :

Avant de commencer une supplémentation, une analyse sanguine peut évaluer votre état général :

• Protéines totales et albumine : État des réserves protéiques.

• Créatinine et urée : Fonction rénale.

• Calcium et phosphore : Métabolisme osseux et minéral.

Conclusion :

Le collagène peut être un allié précieux pour la santé de la peau, des articulations et des tissus conjonctifs. Cependant, sa supplémentation doit être adaptée à vos besoins et guidée par un professionnel qualifié. Privilégiez des produits de qualité et n’oubliez pas que votre santé mérite une analyse personnalisée par un professionnel de santé !

Quand le corps d’Elsa a dit stop 

Récemment, j’ai retrouvé Elsa (*prénom d’emprunt) pour l’une de nos séances bilan semestrielles. Ces moments, précieux pour faire le point, sont l’occasion de célébrer les progrès accomplis et de réfléchir ensemble aux prochaines étapes. Pourtant, chaque fois, j’appréhende un peu. Suis-je vraiment à la hauteur de ce qu’elle attend ? Est-ce que mon approche va continuer à l’aider autant qu’elle en a besoin ?

Ces doutes, bien qu’ils me fragilisent, me rappellent que je suis aussi en chemin avec chaque personne que j’accompagne.

Qui est Elsa ?

Elsa a 45 ans et mène une vie bien remplie. Chef de projet dans une grande entreprise, elle jongle quotidiennement entre les impératifs professionnels et les responsabilités familiales. Avec deux adolescents à la maison et un rôle actif dans une association locale, ses journées sont un véritable marathon.

Depuis plusieurs mois, son corps envoyait des signaux d’alerte : une fatigue persistante, des douleurs articulaires, des nuits peu réparatrices et une irritabilité croissante

Mais Elsa, fidèle à son habitude, s’efforçait de tout gérer sans se plaindre. Jusqu’au jour où son corps a dit stop. Une réunion au travail, un moment de vide intérieur, une pression dans la poitrine… Elsa a compris qu’elle ne pouvait plus continuer ainsi. Ce fut le déclencheur qui l’a amenée à me consulter encouragée par son médecin.

Quand une femme comme Elsa franchit la porte de mon cabinet, j’ai une vision en tête : un cheminement global, mais qui doit rester réaliste. Une approche qui respecte ses priorités, son rythme de vie, et surtout, sa capacité d’accueil face aux changements. J’ai appris que vouloir en faire trop, trop vite, peut parfois être contre-productif. Cela m’est arrivé avec d’autres patientes par le passé, et je m’efforce aujourd’hui d’agir différemment.

Avec Elsa, tout a commencé par une écoute attentive de ses besoins immédiats. Ses journées étaient lourdes, son corps épuisé, et ses douleurs articulaires omniprésentes. Ensemble, nous avons défini des ajustements prioritaires, tout en acceptant que tout ne serait pas parfait dès le départ. Parfois, j’ai dû la rassurer… et me rassurer moi-même.

Les petits pas qui changent tout

1️⃣Alimentation : Nous avons augmenté ses apports en oméga-3 et en protéines. Ça semble simple, mais derrière ces choix, il y a eu des tâtonnements. Comment intégrer ces changements dans son quotidien déjà surchargé ? Comment éviter qu’ils ne deviennent une contrainte supplémentaire ?

Les oméga-3 : Elsa a vite ressenti une diminution de ses douleurs articulaires et une clarté mentale bienvenue dans une période de surmenage. Mais elle m’a aussi confié que cuisiner du poisson gras ou penser aux huiles riches en oméga-3 n’était pas toujours évident. Alors, nous avons cherché des alternatives plus simples, comme des compléments.

•✅Les protéines : Là encore, augmenter légèrement ses portions n’a pas été qu’une affaire de chiffres. Elsa m’a avoué son malaise à l’idée de “trop manger”. Nous avons travaillé sur ses peurs, doucement, et aujourd’hui, elle a retrouvé un meilleur équilibre sans se forcer.

2️⃣Respiration consciente : Elsa s’est initiée à une routine de respiration simple, mais elle m’a aussi confié que certains jours, elle n’y arrivait pas. Plutôt que de culpabiliser, elle a appris à accueillir ces moments, à faire ce qu’elle pouvait. Je lui ai dit que parfois, même une seule minute suffit. C’est un message que je dois souvent me répéter à moi-même.

3️⃣Activité physique douce : La reprise du yoga n’a pas été simple non plus. Elsa craignait de “ne pas être assez souple”. Je la comprends tellement : on a toutes cette petite voix intérieure qui nous compare aux autres. Mais à force de persévérer, elle a réussi à intégrer cette pratique avec bienveillance, en respectant les limites de son corps.

4️⃣Moments de ressourcement : Peut-être l’un des plus gros défis pour elle. S’autoriser à ne rien faire, à poser ses responsabilités… ça n’a pas été automatique. Elle a eu des rechutes, des moments où elle se sentait coupable. Nous avons travaillé là-dessus, petit à petit.

En quelques semaines, Elsa a noté de belles améliorations : un sommeil plus réparateur, moins de douleurs, une meilleure énergie.

Pourtant, elle m’a confié que certains jours, tout lui semblait encore trop lourd. Ces moments de doute, où elle sentait ses anciens schémas revenir, nous ont permis de discuter de la difficulté du changement. Parce que oui, ce chemin est parfois frustrant et lent.

Et c’est là, je crois, que réside la plus belle victoire d’Elsa : elle a appris à écouter son corps, à faire la paix avec ses imperfections. Elle m’a dit récemment qu’elle n’aurait jamais imaginé pouvoir lâcher prise autant. Et moi, dans ces moments-là, je me sens touchée, vulnérable aussi. Parce que son cheminement me rappelle le mien, celui que je vis chaque jour pour mieux accompagner les autres.

Ce que je partage ici n’est qu’une partie de l’histoire d’Elsa. Chaque accompagnement est unique, comme chaque femme que je rencontre. Mais s’il y a une constante, c’est cette conviction que le changement ne se fait pas d’un coup. 

Il s’installe, vacille parfois, mais finit par prendre racine. Elsa m’a appris qu’accepter les fragilités est souvent le premier pas vers une vraie transformation.🙏🏻

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Les racines émotionnelles des troubles alimentaires

En tant que psychonutritionniste, j’ai malheureusement souvent l’occasion de rencontrer des femmes qui luttent avec des troubles alimentaires.

Il est essentiel de comprendre que derrière chaque comportement alimentaire désordonné se cache une histoire profondément personnelle et souvent douloureuse.

Ces comportements ne sont pas des caprices ou des choix délibérés, mais des mécanismes de survie face à des expériences traumatisantes.

La plupart des « troubles alimentaires » ne sont pas des troubles en soi. Ce sont des tentatives de reprendre le contrôle après une enfance marquée par la trahison, la violation ou la négligence émotionnelle.

Si vous avez été régulièrement violée, contrainte ou négligée, il est compréhensible que vous essayiez de reprendre le contrôle de votre corps en vous adonnant à des crises de boulimie ou en vous restreignant.

Si vous avez souvent été témoin de disputes intenses, de trahisons familiales et que vous n’avez pas reçu de soutien émotionnel durant ces moments, il est logique que la nourriture devienne un moyen de réguler vos émotions.

Les recherches montrent que les enfants qui subissent des abus sexuels ou des abus émotionnels sont 4 fois plus susceptibles de développer un trouble alimentaire.

Derrière les troubles alimentaires se cache souvent de la rage. C’est un désir de se déconnecter de notre corps parce que nous ressentons tant de honte et de dégoût.

Mais cette honte ne nous appartient pas. Elle provient de la manière dont quelqu’un nous a traités. De la façon dont nous avons été sévèrement punis physiquement. Ou du fait que nous n’avons jamais été touchés affectueusement.

Cette honte provient des avances non désirées, des limites qui ont été violées et des adultes qui nous ont montré que notre corps n’était pas en sécurité.

La suralimentation (ou le fait de se priver de nourriture) est une tentative d’enterrer cette honte, d’oublier des souvenirs douloureux ou de s’assurer que personne ne voudra plus jamais nous violer.

Le cycle de la restriction alimentaire nous offre une distraction nécessaire. Cela nous donne quelque chose sur quoi nous concentrer et obséder, pour ne pas avoir à affronter le chagrin et la douleur non résolus.

En comprenant ces dynamiques, nous pouvons commencer à guérir et à retrouver une relation plus saine avec la nourriture et avec nous-mêmes.

Sachez qu’il est possible de surmonter ces défis. Avec le bon soutien et les bonnes ressources, chacun peut trouver le chemin vers la guérison.

Il est important de se rappeler que vous n’êtes pas seul dans ce parcours. Il existe des professionnels, des groupes de soutien et des proches prêts à vous aider. Chaque petit pas vers la compréhension de vous-même et de vos émotions est un pas vers la liberté et le bien-être. Ne perdez jamais espoir, car la guérison est toujours possible.

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