On nous répète souvent que la résilience, c’est « rebondir ». Oui, mais rebondir avec quoi ?
Parce qu’un ressort fatigué, même motivé, finit toujours par se tordre.
La résilience psychique, ce n’est pas seulement une force de caractère. C’est une véritable compétence biologique.
Et sans les bons matériaux pour reconstruire nos neurones, notre belle volonté risque de tourner en boucle dans un cerveau fatigué.
Autrement dit : pour rebondir, il faut aussi des briques, du ciment et un bon chantier intérieur.
Et tout commence dans l’assiette.
Notre cerveau est exigeant, capricieux et terriblement sensible à ce qu’on mange.
Un déficit de certains nutriments peut suffire à le rendre irritable, ralenti ou… un peu dramatique sur les bords.
Les dernières recherches montrent que la résilience émotionnelle dépend non seulement de la qualité de nos connexions neuronales, mais aussi de la vitalité de nos mitochondries (ces mini centrales énergétiques à l’intérieur des cellules).
Et devine quoi ? Les mitochondries adorent les bons gras, les antioxydants et un peu de magnésium pour rester zen.
Les oméga 3, et particulièrement le DHA, sont les champions de la souplesse neuronale.
Ils favorisent la production du BDNF, (ce personal trainer discret du cerveau).
Plus il est présent, plus les neurones se régénèrent, et plus nous avons cette sensation d’élan, de clarté et de capacité à prendre du recul.
Une carence en DHA rend les membranes des neurones rigides, ce qui freine littéralement la communication cérébrale. Autrement dit : sans bons gras, même le cerveau devient un peu… crispé.
Et si tu t’es déjà sentie “coincée” émotionnellement, il y a peut-être aussi une explication biochimique derrière cette impression.
S’il y a un nutriment qu’on devrait distribuer à la sortie des réunions stressantes, c’est bien le magnésium.
Il intervient dans plus de 300 réactions enzymatiques et calme le système nerveux comme une main apaisante posée sur l’épaule.
Ce minéral régule le cortisol, favorise la détente musculaire et aide les neurotransmetteurs à mieux dialoguer.
Mais voilà : sous stress, on en perd beaucoup, ce qui nous rend encore plus réactives… et le cercle vicieux commence.
Le choix du sel de magnésium est capital pour en tirer le meilleur.(mais ça si tu me suis régulièrement, tu le sais déjà)….C’est un peu comme choisir un massage : certains détendent, d’autres laissent courbaturée !
Parlons maintenant du tryptophane.
Ce petit acide aminé est le précurseur de la sérotonine, la molécule de la sérénité et de la satisfaction.
Quand tout va bien, il alimente la voie du calme et de l’équilibre.
Mais en période de stress, le corps détourne cette précieuse ressource vers une voie inflammatoire qui fabrique… du cortisol et des pensées négatives en série.
Environ 90 % de la sérotonine est produite dans l’intestin, pas dans le cerveau.
Autrement dit, notre équilibre émotionnel dépend aussi de la santé de notre microbiote.
Un intestin heureux, c’est souvent une tête plus légère.
Souvent associée à la grossesse, la vitamine B9 joue pourtant un rôle clé dans la production des neurotransmetteurs qui colorent nos émotions : dopamine, sérotonine, noradrénaline.
Elle soutient aussi la méthylation, ce processus de « nettoyage cellulaire » qui permet au cerveau d’évacuer les déchets métaboliques liés au stress.
Quand elle vient à manquer, la motivation s’essouffle, la fatigue s’installe et la vision de la vie perd un peu de son relief.
La vitamine B9, c’est un peu comme ouvrir la fenêtre du matin après une longue nuit : elle redonne de l’air au système nerveux.(bon j’arrête avec mes analogies)
Les émotions ne flottent pas dans le vide.
Elles s’appuient sur une chimie précise : des neurotransmetteurs, des hormones, des récepteurs.
Et cette chimie dépend de ce que nous offrons à notre corps.
Il ne s’agit pas d’opposer la tête et le corps, mais de comprendre que les deux avancent ensemble.
Le travail sur soi devient plus fluide quand le cerveau reçoit les bons nutriments.
Et inversement, un corps bien nourri ne peut exprimer tout son potentiel que si la tête cesse de lutter contre lui.
La résilience, c’est cette alliance intime entre la biologie et la conscience.
Rebondir ne veut pas dire “repartir comme avant”.
C’est renaître avec un cerveau mieux nourri, un corps plus calme et une clarté intérieure (re)trouvée.
Cultiver sa résilience, c’est autant un acte de bienveillance mentale qu’un geste de nutrition consciente.
